Une infirmière travaillant dans un hôpital wallon en Belgique a tiré la sonnette d'alarme pour toute la profession. En effet, elle a tout simplement décidé de démissionner après 14 ans de métier. "Je n'en peux plus de travailler dans des conditions pareilles". Ce geste semble manifestement être le signal d'un mal-être pour tout le personnel soignant du pays. En France, c'est aussi le cas ! (Témoignages)
Travaillant dans un service de soins intensifs d'un hôpital wallon en Belgique, une infirmière a décidé d'arrêter de travailler. Ce signal très fort est comme une alerte aux autorités compétentes pour améliorer la situation dans les hôpitaux de Belgique.
"Les patients sont mis en danger"
"Je jette ma blouse", a déclaré de manière très claire et nette cette Floreffoise qui est âgée de 37 ans aujourd'hui. C'est là un symbole fort de mécontentement voire de colère contre les conditions de travail qui lui étaient imposées. Pour elle, "ces mesures mettent en danger les patients".
Toutefois, ce n'est là qu'un arrêt professionnel temporaire, a-t-elle déclaré. D'autres vont parfois jusqu'à abandonner purement et simplement leur métier de soignant. C'est notamment le cas en France.
Ce n'est pas du tout un cas unique
En France, un bon nombre d'infirmiers ont pris une décision similaire, à travers tout le pays. Les causes sont souvent les mêmes : les mauvaises conditions de travail.
Certains ont pris temporairement une pause, d'autres ont opté pour changer de carrière professionnelle. C'est ce second choix qu'a pris Katy Chretien, ancienne aide-soignante à Quissac dans le Gard. "Il y en a ras-le-bol de ne pas être reconnu à sa juste valeur", a-t-elle déclaré au journal La Charente Libre. "Je suis vraiment triste. C’est décevant de voir comment ce métier a évolué". Elle faisait ce métier depuis 18 ans. Elle suit des études de sciences du langage à présent.
Un autre cas est celui de Maïté (nom d'emprunt). Elle aussi a choisi de se reconvertir. Elle était infirmière anesthésiste au pôle de santé Sarthe et Loir. "J’aime beaucoup mon boulot, mais je n’aime pas l’organisation autour. C’est de plus en plus difficile à supporter", explique-t-elle. "J’ai vu une dame de 85 ans faire ses besoins dans le couloir. Arriver à de telles choses… Ça ne rentre pas dans ma conception de soignante. On a commencé à toucher à la dignité de nos patients." C'est ce qu'elle a déclaré.
Carine (nom d'emprunt) n'a pas été aussi loin que les deux soignantes précédentes. Toutefois, elle dénonce aussi la même chose. "Les mesures prises (via le Ségur de la santé - ndlr), c’est de la poudre aux yeux. Le salaire, ce n’est pas le plus important, ce n’est pas la priorité. Ce que je veux c’est de vrais moyens pour les patients : de l’huile pour les masser, leur apporter des serviettes et des draps propres le week-end, avoir des lits qui roulent, de la lumière dans les chambres, des locaux qui tiennent la route…"