La police belge a utilisé un logiciel de reconnaissance faciale du nom de Clearview AI. La ministre de l'Intérieur belge a confirmé l'information en commission parlementaire, le 6 octobre dernier. Avant cela, les forces de l'ordre prétendaient ne pas y avoir recours.

L'information a été relatée notamment par le quotidien belge Le Soir. Et ce n'est pas n'importe quelle information, puisqu'il s'agit de potentiellement de menace sur la vie privée.

Ce qui pose problème, c'est le controversé logiciel Clearview AI [AI, pour "Artificial Intelligence" - ndlr]. Il s'avère que ce logiciel sert à pratiquer de la reconnaissance faciale. Il a été créé par une start-up américaine.

La police a dû avouer utiliser ce logiciel de reconnaissance faciale

Le logiciel Clearview AI a, donc, depuis l'année 2016, enregistré plus de 3 milliards d'individus. Comment a-t-elle fait pour capter autant de profils faciaux ? Tout simplement en parcourant les profils sur les réseaux sociaux. On peut citer, parmi ceux-ci, les très connus Facebook, Twitter, YouTube ou bien la plateforme professionnel LinkedIn.

Il se trouve que la police belge s'est servie des données collectées par Clearview AI. D'après la fuite, les forces de l'ordre belges auraient effectué entre 105 et 500 recherches dans le logiciel mis en cause.

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C'est là que le problème se pose pour la société belge en particulier. Le fait qu'une institution publique comme la police ait recours à ce genre de méthodes ne plait pas à tout le monde.

Dans un premier temps, la police a semblé nier avoir recours à ce logiciel. Néanmoins, la ministre de l'Intérieur, Annelies Verlinden (CD&V), l'a avoué en commission parlementaire.

Une pratique dénoncée comme illégale

La protection des données est garantie par l'Union européenne, aujourd'hui. Aussi, utiliser des données privées est illégal dans les pays membres de l'Union.

Le COC (Organe de contrôle) a comme mission, lui, de faire le "gendarme institutionnel" pour ce genre de cas ou de dérives. En effet, le COC est mandaté pour s’assurer que l’information policière soit utilisée en toute légalité. Cela n'a pas empêché de nombreux commentateurs de déclarer que le recours aux données de ce logiciel "était en soi illégal".

En tous les cas, son usage pose question, notamment en termes de surveillance.

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