Ce 11 janvier en soirée, le débat entre Gérald Darmanin, ministre de l'Intérieur, et Marine Le Pen, présidente du RN a eu lieu. Le premier est classé à la droite de la droite, la seconde, à l'extrême-droite. Les thèmes de ce débat étaient l'immigration, le "séparatisme" ou encore l'Islam. Des sujets typiques de ce camp politique. Ce qui est étonnant est qu'une heure de grande écoute est consacrée à ce type de sujets. Pour l'auteur Ugo Palheta,"c'est un signe de la montée du fascisme en France".
Le débat entre Gérald Darmanin et Marine Le Pen tournait autour des sujets tels que le séparatisme, l'immigration, le terrorisme, et l'Islam. Ce choix de sujets est propre à l'extrême-droite et plait aussi à la droite radicale.
Gérald Darmanin portait par procuration la parole du chef de l'Etat et du gouvernement.
Marine Le Pen et Gérald Darmanin ont moins débattu sur les idées que sur les volontés et les moyens de les appliquer. Il semble que sur le fond de celles-ci, ils ne soient pas en désaccord profond.
En effet, ils se sont battus sur les chiffres de permis de séjour accordés aux réfugiés par exemple. Gérald Darmanin l’a accusée « d’approximation » sur l’immigration, Marine Le Pen évoquant le chiffre de 471.000 titres de séjour accordés en 2019, alors que le ministre lui a assuré que le chiffre était de 277.000.
Le ministre de l'Intérieur a reproché à Marine Le Pen de « ne pas voter les textes » comme la loi antiterroriste de 2017, qui permet notamment la fermeture de lieux de culte. « Madame Le Pen dans sa stratégie de dédiabolisation vient à être quasiment un peu dans la mollesse, il faut prendre des vitamines ! » a-t-il déclaré.
Le côté raciste de cette phrase n'a pas été relevé, bien qu'il fasse un lien entre terrorisme et religiosité (des musulmans, en l'occurence).
Le service public au service de l'extrême-droite ?
La question mérite d'être posée et elle l'a été. Les deux personnages invités sont connus pour leurs positions stigmatisant les musulmans, les réfugiés, et d'autres catégories comme les homosexuels (Darmanin a travaillé avec Christian Vanneste, connu pour son homophobie).
Darmanin a récemment déclaré que les rayons halal ("communautaires") le dérangeaient dans les supermarchés. Marine Le Pen, elle, en fait son fond de commerce depuis toujours.
Jean-Luc Mélenchon a déclaré au même moment chez Cyril Hanouna que ce débat était un « acte de protestation contre ce qui est en train de se passer : la rédaction d’un service public organise un débat entre deux personnes qui sont d’accord sur une loi et vont voter la même chose » sur la place « des musulmans en France ».
Le sociologue Ugo Palheta s'inquiète de la montée du fascisme réel en France, dont ce débat est, pour lui, un marqueur.
Certains médias annoncent déjà qu'il est possible qu'un second tour Marine Le Pen vs Emmanuel Macron n'arrive pour la seconde fois. Une hypothèse qui en dit long.