Le gifleur de Macron a été jugé ce jeudi en comparution immédiate, devant le tribunal correctionnel de Valence, et condamné à 18 mois de prison dont 14 avec sursis. En aveux, l’auteur de "la gifle présidentielle" a été immédiatement incarcéré.

Cela n'aura pas traîné ! Le dénommé Damien Tarel, âgé de 28 ans, n’a pas contesté les faits lors de son audition.
En couple, sans enfant, sans profession, le suspect a reconnu “avoir porté un coup au chef de l’État et avoir prononcé des paroles dénonçant la politique”, le 8 juin, lors d'un déplacement du Président français dans la Drôme (Sud-est de la France).

Quelques jours avant, on avait envisagé de lancer un œuf ou une tarte à la crème”, a déclaré Damien Tarel. Avant de préciser ce qui l'a motivé à commettre cet acte dont la notoriété est désormais planétaire : “Quand j’ai vu son regard sympathique et menteur qui voulait faire de moi son électeur, j’étais rempli de dégoût”.

Concernant son cri de guerre “‘Montjoie ! Saint Denis ! ", le jeune homme n'aurait pas fait référence à une scène du film "Les visiteurs" (dans laquelle Jean Reno, incarnant un chevalier du Moyen-âge, pousse ce cri de guerre alors qu'il est cerné par des CRS menaçants du 20 ème siècle) ... Qualifiant sa gifle "d'impulsive", Damien Tarel a dit au sujet de ce cri : "C’est un slogan patriote, ça fait référence au cri de ralliement des chevaliers. Je pense que ma réaction était un petit peu impulsive, mais mes paroles ont eu un impact pour Emmanuel Macron, tous les gilets jaunes et les patriotes”.

Inconnus des services judiciaires et de renseignements

Interpellé avec Tarel, son complice, Arthur C., a aussi été placé en garde en vue. Pour avoir filmé la gifle donnée par Tarel "sans pour autant participer à l’agression”, a souligné le procureur de Valence. Le complice a donc évité la comparution immédiate. Il sera convoqué plus tard par la justice française pour répondre "des infractions en lien avec les armes détenues illégalement trouvées à son domicile", a ajouté le magistrat.

Résidant à Saint-Vallier, au nord de Valence, les suspects sont “tous deux inconnus des services judiciaires et des services de renseignements”. Ils sont membres d’associations de leur commune “en lien avec les arts martiaux, le Moyen-âge et l’univers des Mangas”.

La préméditation n'a pas été retenue

Lors de son audition, Damien Tarel s'est dit proche de “la mouvance des gilets jaunes”, le célèbre mouvement de contestation sociale francophone échappant, depuis 2018, à l'influence des partis traditionnels. Tout en revendiquant des “convictions politiques traditionnelles de droite ou d’ultra droite”, Tarel a déclaré n'être rattaché à aucun parti. Le jeune gifleur a simplement réitéré avoir “agi d’instinct et sans réfléchir pour exprimer [son] mécontentement". Car, selon lui, "Emmanuel Macron représente la déchéance de la France”...

Les auditions des témoins et de la compagne de Damien Tarel n’ont pas plus éclairé ses motivations. Celles-ci font encore l'objet de toutes les hypothèses sur les réseaux sociaux comme dans les médias mainstream. Par contre, la préméditation n’a pas été pas retenue contre le gifleur par le Tribunal correctionnel de Valence.

Pour un ami de Damien Tarel, Loïc Dauriac, cette gifle était surtout un acte désespéré. "C'est un ras-le-bol. C'est quelqu'un qui bosse en intérim, qui, des fois, a du mal à lier les deux bouts à la fin du mois", a confié l'ami de celui que les médias français se gardent encore de qualifier de "terroriste".

Un geste sans précédent

La perquisition réalisée au domicile d'Arthur C. a permis de consigner des “livres anciens sur l’art de la guerre", une édition de ‘Mein Kampf’, "un drapeau à fond rouge avec faucille et marteau jaune et un drapeau de la révolution russe”. Un ensemble hétéroclite qui perd en conjectures les éditorialistes pour établir l'idéologie précise du comparse du gifleur d'Emmanuel Macron. Même si, plus inquiétant, la police a retrouvé des armes illégales au domicile d'Arthur C.

Acte sans précédent sous la V ème République, "la gifle présidentielle" a provoqué l’indignation et l'inquiétude de toute la classe politique française. Et continue d'alimenter, depuis plus de 48 heures, les "débats" sur les chaînes d'info en continu...

De son côté, Emmanuel Macron a poursuivi sa campagne électorale... pardon, son “tour de France des territoires”. Le président français a très vite relativisé l'offense historique qui lui a été faite, préférant pointé des “faits isolés” commis par “des individus ultraviolents”.

A notre tour de relativiser, si ces deux individus, sans aucun antécédents judiciaires, avaient réellement été "ultraviolents", sans doute que Macron ne serait plus parmi nous pour en parler.