Dans un discours télévisé diffusé mercredi sur les chaînes nationales ORTN - Télé Sahel, le colonel Amadou Abdramane, porte-parole du CNSP, Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie, en charge du pouvoir au Niger, a vivement accusé la France d'avoir libéré des terroristes, présumés liés à des attaques sur des civils, et d'avoir violé l'espace aérien du pays. Ces allégations surviennent à la veille d'un important sommet consacré à la crise sécuritaire dans la région.
Lors de son allocution, le colonel Abdramane a critiqué les actions de la France, les qualifiant d'« extrêmement graves » et affirmant que les forces françaises, agissant avec des complices locaux, avaient provoqué des événements perturbateurs au Niger.
Il a particulièrement souligné une attaque récente sur une position de la Garde nationale à Bourgoubourgou, située à 30 kilomètres du site aurifère de Samira. Bien que le bilan de cette attaque ne soit pas encore connu, le colonel a établi un lien entre cet incident et la libération « unilatérale » d'éléments terroristes prisonniers par la France et de ses complices afin d'attaquer des positions militaires dans la zone des trois frontières.
Lien Troublant ?
Selon le colonel Abdramane, les autorités nigériennes sont persuadées d'une « communication directe avec les partenaires occidentaux » concernant cette libération controversée. Il a fait référence à 16 terroristes libérés par la France, qui ont ensuite été appréhendés dans trois opérations distinctes. Deux opérations ont eu lieu en territoire nigérien les 15 et 16 juin 2023, tandis que la troisième s'est déroulée au Mali le 7 juillet, quelques semaines avant le coup d'État.
L'élément le plus alarmant de l'accusation émise par le colonel Abdramane concerne la violation de l'espace aérien nigérien par un avion militaire français de type A400M. Selon ses affirmations, l'appareil aurait décollé de N’Djamena à 06h01 heure locale, peu avant l'attaque contre la position de la Garde nationale, et aurait délibérément interrompu tout contact avec le contrôle aérien pendant plus de cinq heures, de 06h39 à 11h15 heure locale. Cette action suscite des inquiétudes quant au respect des protocoles internationaux et à la sécurité du pays affirme le CNSP.
Tensions nigéro-françaises au cœur des discussions sur la crise régionale
Les réactions à ces allégations ne se sont pas fait attendre. Les autorités françaises n'ont pas encore réagi publiquement, mais on peut s'attendre à des déclarations dans les prochains jours. En attendant, ces accusations pèsent lourdement sur les relations déjà complexes entre le Niger et la France, ainsi que sur la stabilité de la région dans un contexte de menace terroriste persistante.
Le sommet prévu sur la crise sécuritaire dans la région prend désormais une importance accrue, car il offrira une plateforme pour discuter des accusations du colonel Abdramane et pour aborder les problèmes sous-jacents qui ont conduit à cette escalade des tensions entre les deux pays. Les prochains développements seront surveillés de près par la communauté internationale, car ils pourraient avoir des répercussions significatives sur la stabilité régionale et la lutte contre le terrorisme.