Le 9 septembre 2024, l’entreprise Milee, spécialisée dans la distribution d’imprimés publicitaires, a été placée en liquidation judiciaire. Cette décision a laissé plus de 10 000 employés sans emploi. Ces travailleurs, souvent âgés et précaires, attendent toujours leurs salaires impayés et leurs indemnités de licenciement.
En mai 2024, Milee avait déjà été placée en redressement judiciaire, avec un plan de licenciement initialement prévu pour 3 500 personnes. Mais la situation s'est aggravée. La liquidation représente l'un des plus grands plans de licenciement en France depuis quarante ans. Le choc est d’autant plus fort que la majorité des employés concernés étaient proches de la retraite ou déjà en situation précaire.
Les syndicats, notamment la CGT, critiquent le manque de soutien gouvernemental. Sébastien Bernard, délégué syndical, et Sophie Binet, secrétaire générale, demandent un moratoire sur les licenciements. Plus de 180 plans de licenciement sont en cours en France.
"Nous faisons face à une absence totale de politique industrielle. Le gouvernement laisse les grandes entreprises se désengager sans se soucier des travailleurs," déclare Sophie Binet. Cela soulève une question : comment protéger les salariés lors des restructurations d'entreprises ?
Un marché en crise, mais des salariés sacrifiés
La direction de Milee justifie la liquidation par l’effondrement du marché de la distribution d’imprimés publicitaires, un secteur en déclin face au numérique. Mais cette explication ne satisfait pas les syndicats, qui y voient une excuse pour ignorer les conséquences humaines.
Une étude de l’INSEE en 2023 montre que plus de 45 % des salariés dans les secteurs en déclin, comme celui de Milee, sont âgés ou peu employables. Cela accentue leur précarité après un licenciement.
Quelle solution pour protéger les travailleurs ?
La liquidation de Milee pose des questions importantes sur la responsabilité sociale des entreprises. Les pouvoirs publics doivent-ils intervenir plus fermement ?
La mise en place de filets de sécurité sociaux, comme des fonds de soutien pour les salariés licenciés, pourrait être une solution. Mais une réforme du droit du travail est-elle nécessaire pour éviter que des milliers de travailleurs se retrouvent sans protection face à ces plans de licenciement massifs ?