Les récentes révélations sur les stations d’épuration en Wallonie inquiètent. Les sols agricoles sont menacés par les PFAS, des polluants persistants. Comment réagir face à ce danger ?
Les autorités wallonnes alertent sur un problème de taille. Les experts ont découvert la présence des Pfas, des polluants chimiques extrêmement persistants, dans les boues issues des stations d’épuration. Ces substances, souvent qualifiées de "polluants éternels", représentent un véritable danger pour l’environnement et la santé publique. Les agriculteurs, qui utilisent ces boues comme engrais, s'inquiètent des conséquences sur leurs terres et leurs cultures.
Les PFAS, ou substances PER- et polyfluoroalkylées, sont des produits chimiques que l’on trouve dans de nombreux objets du quotidien : emballages alimentaires, textiles, revêtements antiadhésifs et mousses anti-incendie. Ce qui les rend particulièrement dangereux, c’est leur résistance exceptionnelle. Ils ne se décomposent pas et s’accumulent dans la nature, affectant à long terme la santé humaine. Ces polluants sont liés à des maladies graves, comme le cancer et des troubles hormonaux.
Des boues agricoles contaminées
Les stations d’épuration en Wallonie, bien qu’efficaces pour traiter les eaux usées, ne parviennent pas à éliminer les PFAS. Chaque année, environ 170 000 tonnes de boues sont produites, dont 70 % servent à fertiliser les sols agricoles. Cela crée des craintes importantes, notamment à Louvain-la-Neuve et à Herve, où les autorités ont détecté des niveaux supérieurs aux normes.
Les analyses ont montré que le PFOS, un PFAS interdit depuis 2009, est présent dans tous les échantillons de boues agricoles testés. Trois stations d’épuration ont dépassé les seuils de sécurité, posant un risque pour l'environnement et les agriculteurs. Bien que des contre-analyses aient offert des résultats plus rassurants, les inquiétudes concernant la qualité des sols agricoles persistent.
Quelles mesures pour protéger les terres ?
Face à ce problème, la Wallonie a décidé de mettre en place un suivi régulier des stations d’épuration. Elle envisage aussi de réduire l’épandage des boues agricoles contaminées. Les experts recommandent de diminuer l’utilisation des pesticides contenant des PFAS, qui représentent encore 11 % des substances autorisées en Belgique.
La contamination des sols par les PFAS soulève une question urgente : comment protéger efficacement nos terres et notre santé face à ces polluants éternels ? Les solutions à envisager devront être rapides et efficaces pour éviter une pollution irréversible des terres agricoles.