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Un père raconte ce que la police a fait subir à Simon, son fils de 16 ans

La police locale de Bruxelles

La police locale de Bruxelles

Son texte est cru et sans détour. Il faut dire que la situation qu'il explique l'est autant. Alexandre Pycke, père du jeune Simon, 16 ans, raconte ce qui est arrivé à ce dernier lors de la manifestation "justice de classe". C'était ce dimanche 24 janvier à côté de la gare centrale, à Bruxelles. Les arrestations massives avaient immédiatement suscité des indignations. 232 personnes avaient été privées de liberté (dont 86 mineurs). Certains parmi eux ont expliqué avoir été victimes de violences policières aux Casernes d'Etterbeek.

Cité24 avait traité cet événement et avait repris quelques témoignages. Il y avait eu notamment celui de E.D., qui avait pris des photos du déploiement policier tout autour du rassemblement contre la "justice de classe". Il y avait eu en effet des agents de la brigade canine, d'autres à cheval. Un canon à eau avait été sorti. Et par ailleurs, des policiers en nombre, matraques aux poings et même un hélicoptère survolant la zone.

C'était donc le dimanche 24 janvier, à côté de la gare centrale à Bruxelles. Il y avait eu 232 personnes arrêtées dont pas moins de 86 mineurs. Tous ces gens avaient été emmenés en masse vers les Casernes d'Etterbeek, un des seuls lieux à Bruxelles pouvant accueillir autant de personnes en un coup.

"Insultes incessantes et tabassages policiers"

Parmi ces mineurs arrêtés, il y avait donc Simon, 16 ans. Le père de ce dernier a publié sur le réseau social Facebook un texte dans lequel il développe ce que son fils lui a expliqué avoir vécu, ce jour-là.

Ce 24 janvier donc, Simon avait été arrêté par la police en marge de la manifestation. Son père, Alexandre Pycke, commence son récit avec une phrase interpellante : "Fermez vos gueules fils de pute". C'est notamment ce que Simon explique avoir entendu lorsqu'il était privé de liberté, avec tant d'autres.

Alexandre Pycke retranscrit les explications de son fils Simon : "Ils [les policiers - ndlr] se sont mis à hurler et n’ont plus jamais arrêté."

Ensuite, Simon déclare que tout est allé rapidement. "(...) en quelques minutes le cercle s’est refermé sur nous. J’étais coincé contre un mur de boucliers. On m’a mis à terre et on m’a lié les poignets. On nous a ensuite emmenés aux casernes. On m’y a enfermé dans une cellule avec 26 autres garçons, tous mineurs comme moi. Il y avait du bruit. Beaucoup de bruit. Des hurlements, des insultes, des coups qui tombent. (...) J’entends des cris dans la cellule d’à côté. C’est comme ça que je crierais si on me tabassait. Alors je me penche et je vois une silhouette en uniforme qui frappe. De toutes ses forces, sans entendre les supplications."

"Insultes et Coup à la tête par des policiers masqués"

Simon, par la voie de son père sur Facebook, précise : "Moi, je n’entends que ça. Les « Pitié ! », les « Arrêtez !»." Puis, c'est "leur tour". Il ajoute : "Ils sont une dizaine, ils entrent masqués, certains en tenue de combat, tous avec une matraque. Ils appellent « P ». mon ami. Pourquoi lui ? Car sa peau est noire ? Je le vois docile qui se lève. Un premier coup derrière la tête. Il subit sans rébellion. Il est tétanisé. Il est jeté face contre sol. Ils s’y mettent à 5 pour le battre à coups de pieds. Ils l’emmènent."

Les jeunes se sentaient terrorisés par un tel climat de violence, d'après eux.

Enfin, Simon ajoute : "Ils hurlent : « Fils de Putes !», « Bande de salopes ! », « Sales chiennes ! » « Quelle est la pute qui a cassé l’urinoir ? » « La pute ». J’ai dû mal entendre. « Vous fermez bien votre gueule là hein maintenant? ».La torche s’arrête juste à côté de moi. « Baisse les yeux !». "

Le jeune est sorti vers 22h, après 6 heures de privation de liberté.

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