Lors du procès autour de l'affaire George Floyd, des policiers ont été appelés à la barre, ce lundi 5 avril. Ils ont été interrogés par les avocats. Il y avait le chef de la police de Minneapolis, supérieur direct de Derek Chauvin qui avait mis son genou sur le cou de George Floyd de nombreuses minutes alors que celui-ci criait qu'il allait mourir et qu'il ne pouvait respirer, jusqu'à ce qu'il meurt réellement. "Derek Chauvin a violé les règles et les valeurs" a dit le chef de la police de Minneapolis.
Le chef des forces de l’ordre de Minneapolis n'y est pas allé par quatre chemins au procès George Floyd, ce lundi 5 avril. En effet, il a chargé avec force son ex-subordonné Derek Chauvin qui a tué George Floyd. Il a déclaré devant les jurés que ce dernier avait "violé les règles" et "les valeurs" de la police lors de cette interpellation de mai 2020.
Voici la vidéo ci-dessous (en anglais).
Le fait de s’agenouiller sur le cou de la victime "pouvait être raisonnable dans les premières secondes pour le contrôler, mais plus une fois qu’il n’exerçait plus de résistance, et surtout pas après qu’il se fut évanoui". C'est ce qu'a dit le chef du département de police de Minneapolis Medaria Arradondo au 6ème jour de ce procès pour violences policières.
Il a ajouté : "Cela ne fait pas partie de notre politique, de notre formation et n’est certainement pas conforme à notre éthique, à nos valeurs".
Dès le mois de juin 2020, ce chef de police avait virulemment chargé le policier blanc Derek Chauvin et ses collègues. Ils avait même licenciés, peut-être au vu de l'indignation et pas forcément de bonne grâce (en tout cas cela n'est pas prouvé).
"C'est un meurtre"
Il avait néanmoins écrit dans un communiqué public : "La mort tragique de George Floyd n’était pas due à un problème de formation […]. Les agents savaient ce qui se passait, l’un d’eux l’a intentionnellement causée, les autres ont échoué à l’empêcher – c’était un meurtre".
Au pays de l'Oncle Sam, les agents de police qui font un usage excessif de la force sont rarement lâchés par leur hiérarchie. En effet, ils bénéficient même au contraire de contrats collectifs, négociés par leur syndicat, très protecteurs. Par ailleurs, ils sont très rarement poursuivis en justice et encore mois souvent déclarés coupables. Les images vidéo n'ont pas joué en leur faveur, c'est la raison pour laquelle les policiers aux USA et ailleurs dans le monde sont si hostiles envers les personnes qui filment, journalistes ou pas. En Californie des policiers mettent parfois de la musique sous droit d'auteurs pour éviter d'être filmés.
Un événement raciste
Il y a quelques jours témoignaient des personnes qui avaient été présentes tout autour des policiers pendant qu'ils maintenaient George Floyd au sol, jusqu'à le tuer. Un des témoins a parle, très émus, à la barre lors du procès des policiers. Il a déclaré : "J'ai passé mes nuits debout à demander pardon à George Floyd".
Ce drame révèle les violences policières récurrentes aux Etats-Unis et qui n'ont pas cessé avec George Floyd. On peut penser à Jacob Blake, qui avait été la cible d'un policier qui avait tiré sur lui, alors qu'il se dirigeait simplement vers son véhicule. Cet épisode montre aussi le racisme endémique aux USA et parmi leurs policiers.
Cela dépasse en outre les USA. En Belgique, on peut citer l'affaire Lamine Bangoura, mort de manière similaire, par étouffement. La justice belge, elle, n'a pas donné suite à une éventuelle condamnation. Un non lieu a été prononcé, il y a quelques semaines. Il y a eu aussi, plus récemment, celui d'Ibrahima Barrie, décédé après avoir été interpellé parce qu'il filmait. Et puis aussi Ilias Abbedou, mort au commissariat dans des circonstances floues, parce qu'il avait "volé une veste". En France, il y a, entre autres, le cas d'Adama Traoré.