Il y a de plus en plus de gens qui filment la police, aujourd'hui, pour montrer notamment les violences policières. La population américaine (et même française ou belge) est de plus en plus défiante vis-à-vis de la police. De leurs côtés, les policiers ne supportent pas d'être filmés. Ils peuvent aller très loin lorsqu'ils le sont. Cela a côuté la vie à Ibrahima Barrie, à Bruxelles en janvier dernier. Ils ont trouvé une parade : faire tourner de la musique sous copyright pour éviter la diffusion des vidéos sur les réseaux.
Filmer la police peut coûter cher. En effet, certains ont tout simplement perdu la vie pour avoir osé filmer les forces de l'ordre. Un des cas qui a suscité beaucoup de remous récemment est celui d'Ibrahima Barrie. Ce dernier filmait un contrôle de police à la gare du Nord de Bruxelles, a été arrêté et violenté puis a perdu la vie, une heure et demie plus tard, seulement. Cité24 avait réalisé plusieurs reportages sur cette affaire emblématique de violences policières caractérisées.
De la musique pour ne pas être filmés
Tant aux Etats-Unis qu'en France, filmer les policiers est un droit. Néanmoins, pour essayer d'empêcher la diffusion des vidéos où ils apparaissent sur les réseaux sociaux, des agents de police de la ville de Beverly Hills (Californie) ont développé un stratagème : il se sont mis a diffuser de la musique protégée par des droits d'auteur lorsqu'ils remarquent qu'on les filme.
Dans une vidéo, on voit des policiers de cette ville californienne le faire. C'était le 6 février dernier. Un américain nommé Sennett Devermont s'était rendu au commissariat de Beverly Hills. C'était pour contester une amende de circulation. Il filmait. En retour, le policier pour éviter d'être diffusé sur les réseaux, a fait tourner un morceau de musique protégée par des droits d'auteur (copyright). Le nom du policier (gradé sergent) : un certain Billy Fair. Le morceau en question était Santeria, du groupe de musique californien Sublime. Voir la vidéo ci-dessous.
D'autres ont agi avec la même stratégie, en faisant tourner des morceaux des Beatles, cette fois (voir vidéo). C'était le 16 janvier, quasi un mois plus tôt. Il semble que la technique soit bien rôdée à Beverly Hills.
Le site du centre de recherche Berkman Klein, de l’université Harvard relate d'autres situations dans lesquelles une musique a fait censurer une vidéo en ligne. C'était lors de manifestations Black Lives Matter. Une vidéo du média alternatif Unicorn Riot avait par exemple été supprimée par YouTube et Facebook car on pouvait y entendre la chanson Let’s Get It On de Marvin Gaye, et Keep Ya Head Up, de 2Pac en toile de fond.
Une technique qui ne marche pas à long terme
Dans certains cas, les vidéos supprimées sont re-uploadées. Ainsi, un avocat qui travaillait sur les violences policières en marge du mouvement Black Lives Matters qui avait vu sa vidéo supprimée de Twitter pour des questions de copyright a obtenu gain de cause. En critiquant la politique de Twitter, ce dernier avait restauré sa vidéo : "La liste des rétropédalages au sujet de vidéos retirées d’Internet ces deux dernières décennies est longue" souligne le centre de recherche américain.