Un agent de la DGSI (Direction générale de la sécurité intérieure) a été condamné par le tribunal correctionnel de Bobigny, en Seine-Saint-Denis. C'était ce vendredi 5 mars. Il s'appelle Nicolas D. La raison de cette condamnation de 5 mois de prison avec sursis est qu'il a consulté illégalement les fiches des copropriétaires qui s’opposaient à lui au sein du conseil syndical de son immeuble. Cet agent était connu pour ses abus, par ailleurs.
L'agent en question, Nicolas D., est âgé de 44 ans. Il travaille à la DGSI (Direction générale de la sécurité intérieure) depuis 16 ans. Par ailleurs, il est également président du conseil syndical de la copropriété dans laquelle il réside avec sa femme et ses enfants.
Il y a plusieurs années maintenant, il avait profité de sa casquette de policier pour "régler des problèmes" avec ses voisins. Il avait consulté les fichiers de police de membres de ce même conseil syndical (au sein de son immeuble) qui constestaient ses décisions de président.
L'homme, comme il a été décrit dans le journal français 20Minutes, est un "colosse aux costume gris et cheveux courts". Il a été jugé ce vendredi 5 mars par le juge de la 14ème chambre du tribunal correctionnel de Bobigny, en Seine-Saint-Denis.
"Des casseroles aux culs"
L'un des membres de ce conseil syndical avait eu des soupçons concernant le prévenu. En effet, Gérard O. savait que le condamné Nicolas D. avait "des casseroles au cul" (sic) et qu'il "était un escroc" (sic). Gérard O. avait alors écrit à l’IGPN, la police des polices en octobre 2018, estimant que Nicolas D. voulait « salir la réputation des copropriétaires », poursuit la magistrate. Une enquête avait été ouverte et les « bœuf-carottes » n’avaient pas tardé à découvrir que l’agent de la DGSI s’était renseigné sur ses voisins en consultant à plusieurs reprises le TAJ (Traitement d’antécédents judiciaires) et le SIV (Système d’immatriculation des véhicules). Nicolas D. ne nie pas les faits, et évoque même à demi-mot une déformation professionnelle. « On a toujours été sensibilisé à faire attention à notre environnement et aux personnes que l’on peut côtoyer », s'est-il justifié à la barre, face à son juge.
Le policier n'en est pas à son premier abus
A cette époque, Nicolas D. était « chef de groupe au service informatique » du service de renseignement. « J’avais pour mission de gérer un groupe de 25 individus pour installer des postes dans des bureaux », déclare-t-il. Comme il était « amené à traiter des dossiers sensibles », et qu’il se sentait « menacé » en tant que policier depuis l'attentat de Magnanville, il estimait qu’il devait faire attention. Pourtant, tout le monde dans la copropriété connaissait sa profession.
Il faut noter que Nicolas D. n’hésitait pas à aller chez le médecin avec son arme de service ou à utiliser un gyrophare quand il partait de chez lui avec sa voiture de fonction.
Quand l’affaire avait éclaté, l’agent avait prévenu ses supérieurs et leur avait demandé qu’on lui retire l’accès aux fameux fichiers, pour "ne plus être tenté". « J’avais compris que ce n’était pas bien et que je ne devais plus le faire. » Forcément, l’affaire ne va pas aider la police à redorer son image « qui n’est pas au mieux de sa forme », avoue Nicolas D..
« Un réflexe naturel pour quelqu'un qui bosse à la DGSI »
Par ailleurs, cette affaire a eu des « répercussions » sur la santé de Gérard O., plaide son avocat, Me Robin Antoniotti. « Il a été éjecté du conseil syndical, traité d’escroc et il a fait un malaise. Il a été hospitalisé dix jours », affirme-t-il, précisant que son client n’avait commis « aucune infraction pénale ». Nicolas D. « a outrepassé ses droits » pour « asseoir son pouvoir au sein du conseil syndical » et n’a pas « le courage d’assumer ce qu’il a fait », estime le procureur qui demande à son encontre une peine de six mois de prison avec sursis et une amende de 1.500 euros.
En plus de cette amende, l'agent Nicolas D. devra aussi verser à Gérard O. 1.500 euros et s’acquitter des frais de procédure qui s’élèvent à 127 euros. La présidente de l'audience lui a tout de même fait une fleur prévue par la loi : « Mais si vous payez dans les quinze jours, vous avez 20 % de réduction ».