La précarité des étudiants est devenue un sujet de préoccupation majeur, impactant non seulement la vie quotidienne des étudiants, mais aussi leurs performances académiques. Selon une enquête récente menée par le sociologue Joël Girès, il est désormais clair que les sacrifices financiers pèsent lourdement sur les résultats scolaires.
Prenons l’exemple de Kim, étudiante en journalisme à l’ULB. Originaire des Hautes-Alpes, elle jongle entre un emploi étudiant et ses études, souvent au détriment de ses loisirs. Ses semaines de 45 heures dans l’horeca la poussent à prolonger son cursus, car elle n’a tout simplement pas le temps de se concentrer sur son mémoire. La précarité influence gravement la vie quotidienne des étudiants.
Cette situation n’est pas unique. Sur les 120 000 étudiants à Bruxelles, 58% doivent se priver d’au moins un besoin essentiel pour vivre dignement. Les résultats du sociologue montrent que plus un étudiant est confronté à des privations matérielles, moins il réussit. Par exemple, ceux vivant sans aucune privation affichent une moyenne de 13,1/20, tandis que ceux en grande précarité tombent à 9,3/20.
L’impact de la crise COVID
La pandémie a amplifié ces difficultés. La fermeture des bars et restaurants, qui fournissent fréquemment des emplois aux étudiants, a réduit leurs revenus, aggravant encore leur situation.
Les inégalités s’enracinent. Les étudiants issus de milieux défavorisés peinent à accéder aux mêmes ressources que leurs pairs. Ainsi, une majorité d'étudiants en grande précarité n’ont pas les moyens de s’offrir le matériel nécessaire pour suivre leurs cours.
Alors que les étudiants luttent pour concilier travail et études, il devient urgent de repenser les systèmes d’évaluation et d’aide. Comment garantir l’égalité des chances pour tous les étudiants, indépendamment de leur situation financière ?