Justice ou erreur fatale ? L'exécution controversée de Marcellus Khalifah Williams dans le Missouri
L'exécution de Marcellus Khalifah Williams, survenue mardi soir dans l'État du Missouri, relance le débat sur l'usage de la peine de mort en cas de doute persistant. Condamné pour le meurtre brutal de Felicia Gayle en 1998, Williams avait passé plus de vingt ans dans le couloir de la mort.
Sa défense n'a cessé de clamer son innocence, pointant du doigt des preuves ADN altérées et une discrimination raciale lors du procès. Malgré des campagnes médiatiques et l'appui de personnalités influentes comme Richard Branson, sa demande de clémence a été refusée par le gouverneur Mike Parson.
Les avocats de Williams ont remis en question la validité des preuves ADN, affirmant qu'aucune ne le reliait directement à la scène de crime. Un ADN masculin, qui ne correspondait pas à celui de Williams, avait été retrouvé sur l'arme du crime, un couteau utilisé pour poignarder Mme Gayle 43 fois. De plus, les soupçons de discrimination raciale lors de la sélection des jurés ont jeté une ombre sur le procès, des jurés noirs ayant été exclus de manière injustifiée, selon la défense.
Une justice aveugle aux doutes ?
Malgré ces éléments, la Cour suprême des États-Unis et les plus hautes juridictions du Missouri ont refusé de suspendre l'exécution. Les trois juges libéraux de la Cour suprême, dont Sonia Sotomayor, ont exprimé leur désaccord avec la décision de leurs collègues conservateurs.
Cette affaire a relancé les critiques contre le système judiciaire américain, notamment en matière de peine de mort. « S'il existe ne serait-ce que l'ombre d'un doute sur l'innocence de l'accusé, la peine de mort ne devrait jamais être une option », affirme Wesley Bell, le procureur local.
Un débat toujours vif sur la peine de mort
L'exécution de Williams a soulevé une vague d'indignation dans le pays et à l'international. En 2017 et 2015, son exécution avait été suspendue suite à la découverte des éléments ADN, mais ces reports n'ont pas suffi à annuler la condamnation. L'issue de cette affaire pose la question de la fiabilité des preuves ADN et de la justice dans les procès liés à la peine capitale.
Le cas de Marcellus Khalifah Williams interroge sur l'équilibre entre justice et doute raisonnable. Si de nombreuses personnes se mobilisent pour éviter de futures exécutions douteuses, la question reste ouverte : combien d'autres Williams se trouvent encore dans les couloirs de la mort ?