L'association ATTAC a exposé des photos de violences policières, juste devant le Sénat, à Paris. Cette exposition en pleine rue, ce jeudi 18 mars en matinée, a pour but de protester contre la loi Sécurité globale. Ce projet de loi, soutenu par le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin empêcherait de filmer les actes de la police, et potentiellement leurs dérives. Inadmissibles, pour ces militants, mais aussi pour de nombreux citoyens et pour une grande partie de la presse française.
Il y a quelques jours encore, Gérald Darmanin, le ministre de l'Intérieur, avait soutenu la loi Sécurité globale, devant le parlement français.
La loi Sécurité globale pose question pour plusieurs de ces articles. Le plus célèbre est l'Article 24. Ce dernier ôterait le droit de filmer la police en exercice, au nom de la "sécurité" des agents de police. Gérald Darmanin avait motivé cet article en citant des exemples de policiers agressés à leurs domiciles. Un argument qui n'était pas vraiment passé dans l'opinion. Qui plus est, Gérald Darmanin avait qualifié lors du débat qui l'opposait à Marine Le Pen, que cette dernière était "trop molle". Des propos qui avaient fait réagir.
Voici ce que disait Gérald Darmanin en séance, ce 16 mars.
La police dans les salles de spectacles avec cette loi
Il faut savoir que depuis les attentats de 2015, les forces de l'ordre peuvent sortir avec leur arme, en dehors des horaires de service. Bien sûr, sous certaines conditions : qu’ils effectuent les tirs réglementaires, lors des formations annuelles, qu’ils le déclarent auprès de leur chef de service, etc.
Néanmoins, les responsables des lieux culturels pouvaient s’opposer à ce qu’ils pénètrent avec leur arme. C'est ce dernier point que l'Article 25 pourrait modifier, si la loi passe. Les directeurs ne pourraient donc plus dire non aux armes.
"Le fait qu'un fonctionnaire de la police nationale ou un militaire de la gendarmerie nationale porte son arme hors service, dans des conditions définies par arrêté du ministre de l'Intérieur, ne peut lui être opposé lors de l'accès à un établissement recevant du public." C'est ce qu'on lit dans la loi Sécurité globale, Article 25.
ATTAC expose les violences policières
L'association altermondialiste ATTAC a exposé des photos de violences policières devant le Sénat. C'est cette institution qui discute en ce moment la loi Sécurité globale. ATTAC a, elle aussi, voulu alerter sur les dérives de cette loi, pour les citoyens.
L'association a écrit sur les réseaux, ce jeudi matin : "Action ce matin à deux pas du Sénat. Nous exposons ces images pour rappeler l’importance du contrôle citoyen de la police et dénoncer la dérive autoritaire du gouvernement. #StopLoiSecuriteGlobale"