Les chiffres sont là et ils sont inquiétants. En effet, depuis la pandémie du covid (début 2020) et le confinement qui en a suivi, les cas de viols et de violences intrafamiliales (dont les conjugales) et sexuelles ont été notées. En parallèle de cela, le département de Loire-Atlantique a décidé d'augmenter son stock de bracelets anti-rapprochement (BAR) visant à éloigner les agresseurs et les victimes.
Le ministère de l'Intérieur a fait état d'une baisse des actes de agressions et autres actes délictueux dans nombre de domaines. Il a sorti son bilan annuel sur le sujet. Toutefois, il y a des exceptions : les violences conjugales, intrafamiliales et les viols. Cela fait trois ans qu'ils sont à la hausse.
Hausse de 11% des cas de viols notée
Pour l'année 2020 en France, on a noté une augmentation des viols de 11% (par rapport à 2019) et des violences intrafamiliales (en hausse de 9%). L'augmentation a été notamment constatée pendant les périodes de confinement.
En effet, les viols avaient déjà augmenté de 19% en 2019 et 18% en 2018. Ils sont parmi les violences sexuelles qui augmentent de 3% (après +12% en 2019 et +19% en 2018).
Plus de plaintes depuis #MeToo
La majorité des victimes sont évidemment des femmes.
Grâce à des mouvements tels que #MeToo, les victimes de ces viols et violences portent davantage plainte qu'auparavant, semble-t-il, d'après le ministère de l'Intérieur.
En outre, il faut préciser que beaucoup reste encore à faire dans le domaine puisque le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin lui-même est sous le coup d'une information judiciaire pour viol. Il avait été entendu par la justice fin 2020, en tant que "témoin assisté" suite à une plainte de Sophie Patterson, l'accusant de lui avoir sollicité des faveurs sexuelles (non consenties) contre "un service" à la marie de Tourcoing. C'était quand Gérald Darmanin était maire de cette ville.
Bracelets anti-rapprochements
En Loire-Atlantique, les autorités ont augmenté leurs stocks de bracelets anti-rapprochement (dit "BAR"). Il y en a déjà qui ont été imposés par décision du juge, nous apprend France Bleu.
Ces BAR ont pour but de tenir à l'écart les (ex-)conjoints coupables de violences ou de harcèlement conjugal ou familial. La police se voit directement alertée en cas de non-respect de la distance requise entre ceux-ci et les victimes.
En Espagne, ces BAR sont déjà d'application depuis dix ans environ et aucun féminicide n'a été constaté de la part de ces hommes qui en portaient un.
Pour la présidente de France Victimes 44 Nantes, Marie-Christine Ricour, ces BAR sont une avancée véritable. Elle déclare : "C'est un soulagement. Ce qui a été décidé théoriquement va pouvoir être appliqué".
Pour d'autres, ces bracelets ne suffisent pas et il faudrait prendre le problème plus en amont, de façon structurelle.