Débora, 23 ans, s'apprêtait à devenir une future mère. Elle attendait une petite fille. Mais un jour, le 10 décembre à Garges-Lès-Gonesse (Val-d'Oise, France), la police en patrouille a croisé sa route. Débora était avec sa cousine dans un centre commercial. Les policiers leur ont dit "de mettre un masque"... ce qu'elles ont fait. Puis, il y a quand même eu des violences policières, comme la jeune femme l'explique dans une interview, relayée par Mediapart. Dix jours plus tard, elle perdait son bébé.
Les faits ont eu lieu ce 10 décembre dans la ville du Val-d'Oise, Garges-Lès-Gonesse en Île-de-France. Débora, enceinte, se trouvait dans un centre commercial accompagnée de sa cousine.
Des policiers qui patrouillaient là leur ont demandé alors de mettre un masque. Elles se sont exécutées. Toutefois, pour une raison encore floue, une policière décide de les verbaliser quand même et a même décidé d'interpeller les deux femmes pour outrage. La police aurait pris des propos familiers pour des insultes, alors qu'ils ne s'adressaient pas à eux, a précisé Débora devant la caméra.
C'est alors que ça a dégénéré. La cousine a été plaquée au sol, comme on le voit sur les images vidéo filmées par un témoin. Débora quant à elle a été poussée contre un mur, comme elle l'explique.
Débora explique, en présence de son avocat : "La policière ne cessait de me secouer, malgré le fait que je lui dise que j'étais enceinte".
"Il y a causalité entre la violence policière et la perte du bébé"
Dix jours plus tard, elle perdait son bébé, né mort-né. Pour son avocat, Maître Vincent Brenghart, il est évident qu'il y a cause à effet entre la violence policière et la perte de sa fille par fausse couche.
Ce qu'on peut acter en regardant les images vidéo c'est que la police a pu, semble-t-il, faire un usage excessif et que les policiers s'y sont mis à plusieurs pour plaquer la cousine de Débora à terre. Cette méthode, lorsqu'elle est poussée à l'extrême (et qu'elle s'accompagne d'un genou sur la nuque, ce qui n'a pas été le cas ici) a déjà mené à des drames, comme la mort de Cédric Chouviat, début 2020, entre autres.
Après cet épisode de violence policière (phénomène qui est de plus en plus dénoncé en France comme ailleurs), Débora a eu des maux de ventre. Les médecins n'ont pas pris la mesure tout de suite de la situation. Elle a dû retourner trois fois à l'hôpital avant qu'on ne fasse l'avortement. Il est à noter que juridiquement, le bébé était "trop jeune" (en terme de semaines de gestation pour qu'il soit considéré comme un être humain). Cela pourrait avoir un impact sur les éventuelles poursuites.
Débora a déposé plainte à l'IGPN, qui a ouvert une enquête.
Débora, elle, ne s'est toujours pas remise psychologiquement de ce traumatisme et demande justice pour sa fille qu'on lui a enlevée.