La question des violences policières (et plus largement des dérives de tout type, dont les actes racistes et sexistes "ordinaires") en France est toujours au centre du débat. Le journal Libération a consulté des données internes de la police. Le constat est flagrant : il y a eu trois fois de sanctions disciplinaires pour violences au sein des forces de l'ordre entre 2009 et 2018.
Comme l'a fait savoir le journal français Libération, "les données internes de la police (...) dressent un panorama accablant des mesures disciplinaires entre 2009 et 2018."
Concrètement, cela veut dire qu'il y a moins de sanctions dans la police, et donc qu'il y a une impunité croissante, chiffres à l'appui. Pour ce qui est des violences policières, les sanctions sont trois fois moins élevées en 2018 qu'en 2009. Et rien ne laisse présager que cela ait évolué en bien jusqu'à ce jour. En effet, entretemps, il y a eu la crise des Gilets Jaunes et l'état d'urgence sanitaire.
"Comment le ministère de l’Intérieur fait-il usage de son pouvoir de sanction administrative en cas de manquement au code de déontologie ? Autrement dit : comment la police contrôle-t-elle ses agents ? Cette question fait partie des huit chantiers du «Beauvau de la sécurité», lancés par les autorités après la multiplication d’affaires de violences policières et de racisme dans les rangs des forces de l’ordre." Voilà autant de questions relayées par Libération.
Réaction du ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin
Interrogés, le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, et le patron de la DGPN, la direction générale de la police nationale, Frédéric Veaux, n’ont apporté aucune explication face à ce que révèlent ces dix années de données. La position de Gérald Darmanin est plutôt la protection coûte que coûte de la maison Police. Ce dernier avait par exemple déclaré sur France 2, au sujet de l'affaire Michel Zecler frappé par des policiers chez lui, qu'il "attendait la décision de justice avant de les licencier de la police". Or, il n'est pas obligé le faire. C'est donc une décision propre. Par ailleurs, il avait accordé un soutien juridique à ces mêmes policiers.
Pas de création d'un organe de contrôle policier plus indépendant que l'IGPN
L'IGPN est souvent dénoncée pour sa partialité dans les enquêtes qu'elle mène sur des policiers qui font l'objet de plaintes. Une idée d’une inspection indépendante et aux pouvoirs étendus était donc défendue de longue date par de nombreuses associations et plusieurs chercheurs de renom.
Toutefois, elle a notamment été balayée par le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin. Des organisations internationales épinglent de plus en plus la France pour ses dérives policières, comme l'ONU, par exemple.