Le chef de La France Insoumise (LFI) a prédit « un grave incident ou un meurtre » durant la dernière semaine de la campagne présidentielle pour influencer le scrutin.
« Vous verrez que dans la dernière semaine de la campagne présidentielle, nous aurons un grave incident ou un meurtre.", a tonné Jean-Luc Mélenchon, dimanche, sur France Inter.
"Ça a été Merah en 2012 (l’auteur des tueries terroristes de Toulouse et de Montauban], ça a été l’attentat la dernière semaine sur les Champs-Élysées [en 2017] … Avant on avait eu Papy Voise [un retraité violemment agressé chez lui à Orléans en 2002] dont plus personne n’a jamais entendu parler après. Tout ça, c’est écrit d’avance ! », a affirmé le leader des Insoumis lors de l’émission Questions politiques.
Stigmatiser les musulmans et inventer une guerre civile
« Nous aurons le petit personnage sorti du chapeau, nous aurons l’évènement gravissime qui va une fois de plus montrer du doigt les musulmans et inventer une guerre civile, voilà, c'est bateau tout ça ... », a enchaîné le candidat déclaré à la présidentielle 2022.
Le député LFI des Bouches-du-Rhône a ensuite vivement souhaité qu’Emmanuel Macron « se représente » car « on aura de quoi dire » sur son « bilan ». Et d'ajouter : "Sinon, on nous sort un autre petit Macron du chapeau, [...] on ne sait pas qui c'est, pouf, il se fait élire Président. C'est le système qui l'invente. La dernière fois, Macron est arrivé au dernier moment. Là, ils vont peut-être en trouver un autre".
Persistant en des termes mystérieux voire frisant le complotisme, Jean-Luc Mélenchon enfonce le clou : "A chaque fois, ils en trouvent un. Dans tous les pays du monde, on a élu des petits Macron, il s'appelait Macri en Argentine, (...) c'était en Ukraine un type qui jouait dans une série de télévision [allusion à Volodymyr Zelensky, élu en 2019]. Dans tous les pays du monde, ils ont inventé un type comme ça, qui sortait de rien, et qui était porté par un système oligarchique".
Indignations politiques
La sortie dominicale de Jean-Luc Mélenchon a provoqué une série de réactions indignées. Au sein de la classe politique française comme en dehors. Exemple : Latifa Ibn Ziaten, dont le fils militaire a été tué par le terroriste Mohammed Merad [2012], a dénoncé des propos "inadmissibles", en exigeant du "respect pour les victimes".
"Quand on manie ainsi la démagogie, on ne peut prétendre à devenir président de la République", a fustigé Valérie Rabault, cheffe de groupe PS au parlement. A son tour, elle a estimé "inacceptable" de "réduire les atrocités des attentats de Montauban et Toulouse en 2012 à de la machination électorale".
"On est vraiment au-delà de la honte", n'a pas eu honte de twitter Aurore Bergé (LREM).
Mélenchon persiste et signe
"Les complotistes anti-complotistes sont de sortie. Ils nient que les assassins font leur coup au moment qui fait parler d'eux. Propos ineptes. À moins que ce soit pour les couvrir", a rétorqué, toujours sur Twitter, Jean-Luc Mélenchon. S'appuyant sur un article du Figaro titré : "Les attentats et faits divers qui ont bouleversé les campagnes présidentielles".
Tandis que le collègue du leader des Insoumis, Manuel Bompard, a appelé à "revenir un peu à la raison" sur le même réseau social, Jean-Luc Mélenchon, comme à son habitude, ne s'est pas démonté, persiste et signe. Dans la foulée, il a interpellé le gouvernement et le parquet sur leur absence de réaction concernant le récent appel au meurtre visant sa personne, proféré par un youtubeur d'extrême-droite surnommé "Papacito".
Tout cela quelques heures avant qu'un inconnu ne gifle le Président de la République...
Décidément, en France, rien ne va plus.