Le journal d'investigation Mediapart a donné la parole à des Gilets Jaunes de la ville de Bordeaux qui avaient été victimes de poursuites judiciaires. Ces derniers viennent d'être mis hors de cause par la Justice elle-même. Il y a eu un vice de procédure, explique Mediapart. "L'Etat de droit a-t-il été piétinné pour museler des manifestants ?" ajoute le média d'investigation. Ces derniers avaient été perquisitionnés. Chez eux, avaient été trouvés du bicarbonate de soude et des bombes de peintures, notamment. Il y avait aussi de l'acide chlorhydrique. Suffisant pour la Justice et la police française qui les avaient alors arrêtés. Ces produits sont pourtant libres d'accès dans le commerce.
Ce qui a fait naitre des soupçons au sein de la police française, explique Mediapart, suivie par la justice, est un hashtag. Il s'agit de "#ACAB", qui signifie "All cops are basterds". C'est ainsi que 16 Gilets Jaunes de la ville de Bordeaux en France ont eu affaire aux forces de l'ordre. Très vite, ils ont été perquisitionnés à leurs domiciles.
Le problème est que ce qui a servi de motif aux policiers pour la perquistion est une info non sourcée et non consignée. Elle était donc non valable, juridiquement. C'est pourquoi plus d'un an, l'enquête a annulée par la Cour d'appel, car "elle est repose sur une dénonciation anonyme". Il n'y aura pas de pourvoi en Cassation. La décision est donc définitive.
Des produits ménagers ordinaires utilisés comme "preuves"
La police a trouvé quelques produits, chez ces 16 Gilets Jaunes de Bordeaux. Il y avait entre autres de l'acide chlorhydrique, du bicarbonate de soude et des bombonnes de peintures. Ce sont des choses que chacun peut avoir chez soi.
Toutefois, cela a paru suffisant pour la police qui les a embarqués et mis en examen pour association de malfaiteurs. Cette privation de liberté et cet enclenchement de poursuite avait été fait avant qu'un délit soit prouvé ou constaté.
Toutes ces personnes ont fait état d'un traumatisme depuis cet épisode. "Je louais un appartemment Airbnb, je suis arrivée le soir et j'en suis sortie le lendemain menottée", déclare Maya Poles, une des victime, professeure de lettres.
Julien Pineau, autre victime, déclare : "Cela a été dur. J'avais l'impression d'être suivi tout le temps. Je n'arrivais plus à dormir. J'avais peur qu'on vienne défoncer ma porte". Il n'était venu à Bordeaux que pour une manifestation pour les droits des chômeurs.
Julien Pineau n'abandonne pas sa lutte et continuera à manifester pour les gens en précarité. "C'est invivable". Il ajoute : "La vraie politique est faite par les citoyens, pas par des politiciens qui sont nés avec une cuillère en argent dans la bouche".
Un troisième Lassana, routier, estime qu'il y a eu du racisme pour des motifs de son arrestation. Il a été maintenu en détention pendant trois semaines. Ensuite, n'a pas été autorisé à retourné à son domicile, à Lyon.