L’enquête médico-légale a permis de confirmer que Jürgen Conings “a mis fin à ses jours avec une arme à feu”. Le parquet fédéral précise que “le pistolet utilisé a été retrouvé contre le corps”. Par ailleurs, la compagne du fugitif a été mise hors de cause.

C'est ce dimanche 20 juin que le corps de Jürgen Conings a été découvert près du bois de Dilser à Dilsen-Stokkem. Selon un communiqué du Parquet fédéral, diffusé ce lundi, le cadavre du militaire d'extrême-droite “se trouvait dans un secteur du bois particulièrement touffu et difficile d’accès. Il était porteur de plusieurs armes à feu chargées, de munitions, d’un couteau, d’une hache et d’une machette”.
 
Le parquet précise aussi que “la date du décès remonterait à un délai compris entre une et quatre semaines. Des analyses plus approfondies doivent encore le préciser. Aujourd’hui, des recherches ont été menées dans les bois dans le but de retrouver tout ce que le disparu aurait pu laisser derrière lui. Toutes les armes et les très nombreuses munitions ont été retrouvées”. 

Dissimulé, même après sa mort

Pour rappel, en ballade dominicale, deux cyclistes ont repéré une forte odeur de décomposition humaine provenant des bois.L’un s’est enfoncé dans les bois (sur une distance d’environ 300 à 400 mètres depuis le chemin). Il a alors découvert le corps sans vie de Jürgen Conings", poursuit le Parquet. "Cette personne a ensuite été entendue par la police car après avoir filmé la scène, elle semble avoir proposé les images à un média allemand. Un dossier pénal séparé a été ouvert pour ces faits par le procureur du Roi du Limbourg. L’autre cycliste a immédiatement prévenu la police.” 

Après avoir retrouvé, le 9 juin dernier, un sac à dos susceptible d'appartenir à Conings, les forces de police avaient déployé des “recherches intenses dans un rayon d’un kilomètre autour de ce sac”. Ce qui fût insuffisant puisque le Parquet fédéral souligne que “le corps se trouvait 150 mètres au-delà de ce périmètre, au pied d’un arbre, sur un talus, dont la vue était cachée par les fougères. Il est vraisemblable que, sans l’odeur de décomposition, il aurait été quasi impossible de retrouver le fugitif”.

Une affaire loin d'être terminée

Certains proches du caporal en fuite ont été entendus par les enquêteurs ces derniers jours. Plus particulièrement, la compagne de Jürgen Conings, auditionnée ce samedi, qui "n’est en rien suspectée d’avoir contribué à ces événements”, affirme le Parquet. Via son avocat, Me Bert Partoens, la jeune femme s'est déclarée “très triste, mais aussi soulagée qu’il n’y ait pas d’autres victimes à pleurer”. Qualifiant ce dossier de "drame humain", le Parquet fédéral, quant à lui, conclut par ses regrets : “Pour la famille et pour le disparu lui-même, nous aurions tous préféré pouvoir le retrouver vivant”.

Si la séquence se clôt sans autre victime que le fugitif lui-même, "l'affaire Jürgen Conings" ne risque pas de se terminer sur la fin de sa cavale. Plusieurs dysfonctionnements et une rétention d'infos capitales ont été révélés, tant au sein de la Défense que dans certains services de renseignements militaires. Du vol très facile d'armes de guerre au fichage ignoré de Conings comme "extrémisme potentiellement dangereux", en passant par une complaisance envers le racisme au sein de l'armée belge, c'est plusieurs correctifs et améliorations structurels qui sont attendus...