Le verdict est tombé ce mercredi : les quatre personnes inculpées pour avoir hébergé des migrants en 2017 ont été acquittées par la Cour d'appel de Bruxelles. Elles étaient poursuivies pour complicité de « trafic d'êtres humains ».
« Oui, on a le droit d’héberger. Oui, on a le droit de prêter un téléphone et un ordinateur aux personnes qu’on héberge », a déclaré Myriam Berghe, l'une des deux journalistes, relaxée en deuxième instance.
Acquittement et condamnations
La Cour d'appel de Bruxelles s'est montrée clémente en faveur des inculpés en déclarant "sans objet" les appels formulés par le parquet contre les trois prévenus, dont deux "hébergeurs" de migrants. Acquittant les quatre personnes qui ont hébergé les migrants, la Cour a néanmoins condamné à une peine de sursis les sept migrants : entre un an et vingt mois de prison au lieu des presque 40 mois de prison avec sursis, prononcés en première instance.
"Aujourd'hui, nous n'avons gagné pas seulement pour nous, mais pour l'ensemble des hébergeurs qui pourront maintenant héberger 'sur leurs deux oreilles'... Un petit peu plus, en tout cas", a déclaré mercredi la journaliste Myriam Berghe, lors du rassemblement à Bruxelles organisé par le collectif citoyen "Solidarity is not a crime".
Selon l’avocat général, “la cause humanitaire ne peut pas couvrir tous les actes”. Ajoutant que , “Personne n’est poursuivi du fait qu’il a simplement hébergé des migrants, mais parce que la limite de la simple aide humanitaire a été franchie”.
Deux poids, deux mesures ?
Pour autant, ce verdict en appel interroge. Comment expliquer que, d’un côté, les hébergeurs résidant en Belgique sont finalement tous acquittés tandis que, pour la même action d'hébergement, les sept migrants sont, eux, condamnés avec sursis ?
Pour rappel, en première instance, le 23 mars 2021, l’avocat général avait requis l’acquittement en faveur de deux personnes dont la journaliste Anouk Van Gestel, poursuivies pour complicité de "trafic d’êtres humains". Le magistrat avait également requis la culpabilité de la journaliste Myriam Berghe, poursuivie pour les mêmes faits.
Cité24 était présent lors du rassemblement du Collectif citoyen Solidarity is not a crime lors du premier "procès de la solidarité" et a pu y recueillir divers discours et témoignages.