Après plusieurs jours de canicule, la population de Lytton a dû être évacuée juste avant que la ville ne s'embrase à cause de la chaleur extrême.

C'est mercredi soir que le maire de Lytton, Jan Polderman, a ordonné l'évacuation de cette ville située dans la province de Colombie-Britannique. Depuis plusieurs jours, cette bourgade canadienne de près de 300 âmes et ses environs endurent à une canicule sans précédent.

"C'est terrible. La ville entière est en feu", a déclaré le maire à la télévision canadienne CBC. "Il n'a fallu qu'une quinzaine de minutes après les premières fumées pour que le feu soit partout.” Ces trois derniers jours, Lytton a enregistré un record de température grimpant jusqu'à 49,6°C ce mardi ; soit un record absolu pour le Canada.

486 morts en 6 jours

De nombreux habitants de Lytton, à environ 260 kilomètres au nord-est de Vancouver, ont dû abandonner tous leurs biens pour fuir les flammes, a rapporté CBC. Les services d'urgence ont également signalé plusieurs autres incendies dans la région.

La chaleur extrême qui frappe l'Ouest canadien a déjà provoqué à des centaines de décès. Les autorités de Colombie-Britannique ont répertorié 486 décès brutaux entre vendredi passé et mercredi. Ce nombre de morts, qui devrait hélas augmenter, est supérieur de 195 % à la moyenne habituelle pour une période comparable, selon l'autorité de médecine légale de la province. Cette forte augmentation mortelle est liée à cette canicule.

Que faire contre le réchauffement climatique ?  

Depuis les années 70, les scientifiques tirent la sonnette d'alarme contre les bouleversements catastrophiques que va entraîner le dérèglement climatique. Une phénomène dû à notre consommation d'énergie exponentielle. La ville de Lytton entièrement en flammes est un exemple de ces bouleversements. Qui, assurément, ne sera pas le dernier...

Pour rappel, la température terrestre globale a augmenté de 1,1 C° depuis le début du 20 ème siècle. Soit, en à peine 100 ans, l'hyperproduction industrielle mondiale a réchauffé d'un degré Celsius notre Terre, un globe de 510 millions de km2... Que peuvent encore faire les gouvernements et chefs d'Etat pour contrer les conséquences terrifiantes de notre planète en ébullition ? Comme le disent certains écologistes, trois actions sont urgentissimes :

A) Réduire drastiquement la consommation d'énergie des industries et des populations, en particulier les plus riches (1% des plus riches au monde polluent autant que 50% des la population mondiale).

B) Rétablir la capacité d'absorption du CO2 de la Terre en revenant à un modèle d'agriculture biologique et paysanne, comme en cessant toute déforestation.

C) Imposer le changement culturel qui privilégiera les interactions sociales et le soin du vivant sur le consumérisme effréné.

Car il n'est pas "minuit moins cinq" mais minuit vingt-et-un... On peut bien sûr "regarder ailleurs". On peut se dire que "c'est là-bas" et que, chez nous, maintenant, il pleut et fait un peu froid. Mais à l'image des débuts de l'épidémie de Covid-19, qui n'est pas restée circonscrite à la Chine, il est certain que le réchauffement climatique va provoquer d'autres canicules extrêmes ailleurs dans le monde, qui vont entraîner d'autres catastrophes, d'autres morts et d'autres villes en feu.

Reportage Radio-Canada Info