Dans un communiqué de presse, le comité anderlechtois de lutte contre les violences policières exhorte les autorités à agir contre l'impunité qui règne dans la zone midi de Bruxelles. Suite aux révélations choquantes concernant des propos racistes et une incitation au meurtre dans un rapport administratif signé par 18 policiers, le comité exprime sa préoccupation quant à l'absence de poursuites judiciaires. Il souligne que ces délits sont extrêmement graves et méritent une réaction ferme de la part des autorités compétentes.

"Nous sommes profondément préoccupés par l'absence de correctionnalisation de ces délits pourtant extrêmement graves. Il est inacceptable que des policiers puissent impunément inciter à la violence et au meurtre", déclare le comité anderlechtois de lutte contre les violences policières. Ils dénoncent également le fait que le policier de la zone midi impliqué dans la mort d'Adil Charrot, décédé le 10 avril 2020 à la suite d'une collision frontale avec un véhicule de police, se soit vanté d'avoir tué le jeune homme en déclarant : "J'en ai sorti un de la rue". Malgré ces éléments, il n'a toujours pas été inculpé sur le plan pénal.

Le comité exprime également son inquiétude quant à la protection présumée du chef de corps et à l'inaction de la hiérarchie interne de la zone de police ainsi que du pouvoir politique. "Nous avons l'impression que l'on cherche à protéger le chef de corps, au détriment de la justice et de la sécurité des lanceurs d'alerte", dénonce le communiqué.

Interpellation citoyenne lors du Conseil de police de la zone Midi

Dans le but de faire entendre leur voix et d'exiger des réponses concrètes, deux événements majeurs sont prévus lors du prochain conseil de police. Tout d'abord, un rassemblement et un hommage en mémoire d'Adil Charrot auront lieu ce vendredi 16 juin à partir de 18h30 sur la place du conseil à Anderlecht. "Cet hommage sera l'occasion pour nous de montrer notre solidarité et de rappeler que nous ne tolérerons pas l'impunité", affirme le comité.

Ensuite, le lundi 19 juin, des habitants de Forest, d'Anderlecht et de Saint-Gilles interpelleront directement Mariam Elhamidine (Ecolo), Fabrice Cumps (PS) et Jean Spinette (PS), responsables politiques du Conseil de police, pour obtenir des réponses claires. "Nous demandons à ces autorités de prendre leurs responsabilités et de prendre des mesures concrètes pour lutter contre l'impunité et le racisme au sein de la police", souligne le comité anderlechtois de lutte contre les violences policières.

Appel soutenu par une vingtaine d'associations

L'appel à l'action est soutenu par une vingtaine d'associations, dont la Ligue des Droits Humains, le Comité de quartier Cureghem, le Collectif des Madrès, le Collectif Justice pour Mehdi et la JOC Bruxelles. "Nous sommes convaincus que le bon sens politique l'emportera et que des mesures seront prises pour mettre fin à cette impunité intolérable", conclut le communiqué.

Le comité anderlechtois de lutte contre les violences policières soulève quatre revendications clés dans son communiqué : la transmission d'un procès-verbal au procureur du roi relatant les délits rapportées dans le rapport administratif, la constitution de la zone pluricommunale en tant que partie civile, l'écartement et l'inculpation du policier concerné, ainsi qu'un engagement clair des partis politiques en faveur d'une politique policière anti-raciste.