Le président du Vlaams Belang, Tom Van Grieken, a crié ce mardi à la censure suite au retrait d’un message de condoléances, posté sur sa page Facebook, à la famille et aux amis de Jürgen Conings.


Le président du parti d’extrême droite a diffusé sa dénonciation sur Twitter ce mardi après-midi. Selon l'image que le politicien flamand a postée, le message qui aurait été retiré souhaitait de la “force à la partenaire, aux enfants, à la famille et aux amis” du caporal Jürgen Conings. Une phrase qui se concluait sur ce très interpellant : “Repose en paix”...

Van Grieken fait ensuite un gros parallèle avec un autre message de condoléances, également posté sur Facebook, par Marc Van Ranst. Menacé de mort et confiné au secret tout le mois dernier, le virologue s'est empressé d'exprimer ses "pensées pour les proches et enfants" du militaire décédé. Diffusé le 20 juin, le message virtuel de condoléances de Van Ranst est, lui, toujours visible des internautes. 

Post facebook bloqué

Un porte-parole de Facebook a confirmé à l'agence de presse Belga qu’un message de la page de Tom Van Grieken avait effectivement été bloqué. Pour quelle raison ? Ce post “enfreignait nos règles par rapport aux individus et organisations dangereuses”, a répondu l'employé de la multinationale nord-américaine.

Pour rappel, dès le 21 mai, un groupe Facebook de soutien au fugitif d'extrême-droite avait dépassé les 60.000 membres en à peine 5 jours. Le réseau social a décidé de supprimer cette page en rappelant sa politique en matière de lutte contre le terrorisme : “Les contenus, groupes et pages qui soutiennent ou font l’éloge de terroristes, comme Jürgen Conings, ne sont pas autorisés sur Facebook ou Instagram”.

Se victimiser pour quelques milliers d'électeurs en plus

En attendant, Tom Van Grieken a beau jeu de se victimiser et d'invoquer un apparent deux poids deux mesures à son encontre. “Les autres, comme Marc Van Ranst, peuvent bien faire preuve de compassion. Ils ne sont pas censurés”, souligne Van Grieken via Twitter, montage illustratif à l'appui. Bien entendu, son parti, le Vlaams Belang, a très largement fait circuler la nouvelle et crié à la “censure arbitraire" (pléonasme)...

Pour autant, c'est moins la "compassion" à l'égard des proches de Conings que ce "Repose en paix" qui est problématique. Aussi triste que puisse être ressenti le suicide de Jürgen Conings, faut-il rappeler au Vlaams Belang que ce soldat en déroute avait dérobé des armes de guerre, annoncé vouloir assassiner plusieurs personnalités belges et commettre un attentat contre une mosquée et/ou des bâtiments officiels de l'Etat ?

Remerciez le ciel

Qu'aurait dit Tom Van Grieken si, au lendemain des attentats de Bruxelles de 2016, des citoyens ou plutôt un président de parti auraient souhaité aux kamikazes de "reposer en paix" ?

Au lieu de se victimiser tout en cherchant à rafler de nouveaux électeurs, le président du Belang ferait mieux de remercier le ciel. Sur Facebook ou ailleurs : remercier que Jürgen Conings, au fin fond de sa détresse psychiatrique, ait décidé de retourner l'une de ses armes contre lui-même. Et contre personne d'autre.