Ce mardi 9 février, Mediapart a invité deux chercheurs du CNRS dans la première partie de son émission "A l'air libre". Il s'agit de Sarah Mazouz et de Julien Talpin. Au programme, ils ont évoqué la question de la race et de la classe sociale. Ils se sont notamment demandé : "Parle-t-on trop de race et pas assez de classe ?". Dans la vidéo, le débat dure du début jusqu'à 19min40.
La question posée lors de ce débat était donc la suivante : "Parle-t-on trop de la race et pas assez de la classe ?". Pour y répondre, le média français Mediapart a invité deux chercheurs de renom du CNRS. Ainsi, Sarah Mazouz et Julien Talpin sont venus donner des éléments de réponse à cette question. Julien est chargé de recherche en sciences politiques. Sarah Mazouz, elle, est autrice du livre "Race" et aussi chargée de recherche au CNRS.
Pendant une vingtaine de minutes, ils ont tenté de parcourrir différents aspects de cette problématique. C'est certain, elle est plus complexe qu'elle peut en avoir l'air, au premier abord.
Beaucoup de commentateurs dans les médias ont déclaré que "la race est trop présente dans les débat public"... au détriment de la classe mais aussi du genre et d'autres problématiques.
"Pas une question de salon"
Comme l'a dit Mediapart, "ce n'est pas une question de salon ni de cénacle universitaire". Les deux chercheurs ont donc développé leur propos de façon la plus concrète possible.
Ce débat est entre autres une réaction aux énoncés de Gérard Noiriel et Stéphane Beaud, dénoncent la racialisation du discours public, dans un livre.
Julien Talpin a très vite répondu à ces derniers : "Ils placent la focale sur un problème en particulier, celui de la classe (...) Or, la racialisation existe".
En substance ce dernier explique que "cette racialisation du discours public est secondaire par rapport à ce que vivent les racisés au quotidien, avec les violences policières et les discriminations diverses". Sarah Mazouz précise aussi que "la race est un système de rapport de pouvoir et de hiérarchie entre de groupes sociaux entre dominants et dominés".
Sarah Mazouz déclare aussi que la race est toujours liée à la race mais également au genre, à l'âge, etc.
Julien Talpin va dans le même sens en disant que "les mouvements antiracistes demandent l'égalité". Il précise que cela va au-delà de la race stricto sensu mais concerne aussi une égalité de droits, de classe, de territoire, d'éducation, etc.
Bien que cela soit évidemment préoccupant, les violences policières ne représentent pas tout de ces rapports de domination (notamment raciale).
Pour les deux chercheurs du CNRS, tout est donc lié. On ne peut séparer la race de la classe et des autres types de discriminations. Contrairement à ce qu'expliquent Stéphane Beaud et Gérard Noiriel dans leur livre.
Vidéo complète de leur intervention (jusqu'à 19min40) ci-dessous.
