La Cour de justice de l’Union européenne (UE) a confirmé que le piégeage à la glu. C'était dans un avis rendu mercredi 17 mars. Elle a estimé que cette méthode de chasse ne devrait plus être autorisée en France. Cette pratique est d'ailleurs suspendue depuis l'été 2020. Le Conseil d'Etat français a été dans le même sens. Pour lui, la tradition ne suffisait pas à justifier la poursuite de ce type de chasse. Les dommages pour les oiseaux piégés par de la glu aux branches sont irrémédiables, lorsque ceux-ci ne meurent pas.

En réponse à une question du Conseil d’Etat, la Cour de justice de l'Union Européenne a affirmé de manière inédite que le respect de la tradition ne suffit pas à justifier la poursuite de cette pratique. C'était le 17 mars, dans un avis. L'UE a rappelé aussi le caractère non sélectif de cette chasse. Des espèces autres que celles ciblées peuvent être capturées. Cela provoque des dommages « irrémédiables », dit-elle.

Le sursis est en bonne voie de se transformer en interdiction définitive. Dans cet avis du mercredi 17 mars, la Cour de justice de l’Union européenne a confirmé que la chasse à la glu, une méthode de chasse controversée suspendue à l’été 2020. Elle ne devrait plus être autorisée en France, selon l'UE.

En réponse à une question du Conseil d’Etat, la Cour Européenne affirme de façon inédite que le respect de la tradition ne suffit pas à justifier la poursuite de cette pratique. Cela crée des dommages irrémédiables et définitifs.

Une victoire, pour les défenseurs des oiseaux

La Ligue de protections des oiseaux considère, elle, que cette annonce politique d'interdiction de la chasse à la glu, est une victoire.

« J’ai un double sentiment. La satisfaction bien sûr, mais aussi un sentiment de gâchis devant tout ce temps perdu et toutes ces souffrances », déclare Allain Bougrain-Dubourg, le président de la Ligue de protection des oiseaux (LPO). L’association milite de longue date contre cette pratique. Elle avait déposé un recours devant le Conseil d’Etat contre les arrêtés de septembre 2018 autorisant la chasse à la glu dans cinq départements français. Dans la foulée, le Conseil d’Etat avait décidé fin 2019 d’interroger la Cour de justice de l’UE sur la légalité de cette chasse. Muriel Arnal, présidente de l’association One Voice, a déclaré : « C’est une magnifique victoire ». One Voice était également à l’origine de recours.

La page Facebook "Tous unis contre la maltraitance des animaux" s'est également félicité de cette nouvelle. Elle a posté un message sur le réseau social susnommé, ce mercredi 17 mars en début de soirée. C'était juste après l'annonce.

"Dans un arrêt rendu le 17 mars 2021, la Cour de Justice de l’Union Européenne a tranché : il est désormais illégal pour la France d’autoriser la pratique du piégeage à la glu des oiseaux censés rester vivant pour servir d’appelant et attirer leurs congénères lors des campagnes de chasse. Après l’Espagne, Malte et Chypre, la France était le dernier pays européen à la permettre. L’instance de justice européenne a notamment pointé du doigt la non-sélectivité de ce type de captures et ses séquelles mortifères sur tous les volatiles, mais aussi le fait que la « tradition » n’est pas une excuse suffisante pour justifier ce genre de pratiques !"

Réaction des chasseurs et de Macron

Les chasseurs à la glu, de leur côté, ne sont pas contents et l'ont aussi fait savoir. Le président de la Fédération nationale de la chasse (FNC), Willy Schraen, reconnaît de son côté « une défaite »« Le dossier est très mal engagé juridiquement mais il n’est pas clos, estime-t-il. Des portes sont encore ouvertes, la Cour laisse une marge d’interprétation au juge français. ».

Voici une vidéo où l'on voit un chasseur à la glu se vanter de sa pratique.

La chasse a de plus en plus mauvaise presse en France comme ailleurs. Toutefois, le président Emmanuel Macron semble assez souple avec les chasseurs, encore aujourd'hui. Cela porte confusion avec l'image qu'il voulait donner au début de son mandat, de président progressiste. Il avait déclaré être favorable aux valeurs européennes mais se trouve régulièrement en opposition factuelle avec celles-ci. Idem pour l'ONU, institution qui avait dénoncé avec force ses violences policières contre les citoyens français, au moment de la crise des Gilets Jaunes.

La justice française a par ailleurs condamné un braconnier à un an de prison ferme, il y a peu.