Le 22 janvier dernier, Francis Lalanne, chanteur et acteur français bien connu, avait écrit une tribune. Son titre : "J'appelle". Francis Lalanne est aussi un citoyen engagé (notamment avec les Gilets Jaunes). Cette tribune est une référence certaine au "J'accuse" de Zola. Dans sa tribune, Francis Lalanne critiquait le pouvoir en place, le gouvernement d'Emmanuel Macron. Il avait appelé à le destituer s'il le fallait. Il risque pour cela 5 ans de prison pour "atteinte aux intérêts fondamentaux de la nation".

Le chanteur, acteur et producteur français Francis Lalanne est connu pour ses engagements citoyens. Il se décrit lui-même "comme un homme politique au sens noble du terme, mais pas comme un politicien". Une différence notable, pour lui. Il dit : "chaque citoyen qui s'intéresse à la société l'est".

Il s'est aussi démarqué dans le mouvement citoyen des Gilets Jaunes en 2018-2019, par son engagement. Francis Lalanne ne s'est pas arrêté en si bon chemin. Il critique toujours ouvertement le pouvoir en place, c'est-à-dire le président Emmanuel Macron, son premier ministre ou ses différents ministres.

Il a écrit une lettre ouverte le 22 janvier dernier s'intitulant "J'appelle", publié chez France Soir. Un rappel au "J'accuse" d'Emile Zola, que ce dernier avait écrit en soutien à Alfred Dreyfus, dans le cadre de l'affaire du même nom.

"Atteinte aux intérêts fondamentaux de la nation"

Francis Lalanne est aujourd'hui sous le coup d'une enquête. La police parle d'"atteinte aux intérêts fondamentaux de la nation". Une infraction très rare en France.

Le 5 février dernier, le chanteur a été entendu par la Brigade de répression de la délinquance contre la personne (BRDP). C'était dans les locaux de la Direction régionale de la police judiciaire (DRPJ), au 36 rue du Bastion (Paris, France).

Lalanne n'est pas le seul à avoir été convoqué. Une autre convocation a aussi été adressée au patron du site France Soir, anciennement un des plus grands quotidiens de France qui a cessé de paraître avant de renaître en ligne, qui avait hébergé la tribune de Lalanne dans laquelle ce dernier appelait à la « mobilisation générale du peuple français contre la tyrannie ».

Ces faits sont passibles de cinq ans d'emprisonnement et 45 000 euros d'amende, rien que cela.

Le texte « J'appelle » et son contenu

Dans son texte « J'appelle », Francis Lalanne estimait que la « criminalisation permanente des individus que nous sommes, par les structures de l'État et les médias, est constitutive de tyrannie ». Il ajoutait : « Le chef de l'État et son gouvernement s'essuient les pieds sur le droit républicain comme sur un paillasson. » Ensuite, il expliquait qu'il fallait mettre « l'État hors d'état de nuire au peuple français » et « mettre en demeure les structures de l'État de faire cesser le trouble manifestement illicite infligé à la nation par son gouvernement ».

Le texte critiquait également la politique sanitaire du gouvernement. Lalanne écrivait : « le confinement de personnes asymptomatiques ou en bonne santé est une aberration scientifique ». La figure des Gilets jaunes, appelait à la « désobéissance civique » contre le gouvernement et ses aspects "totalitaires".

Dans la vidéo ci-dessous, le chanteur Francis Lalanne répond au question d'un des médias des Gilets Jaunes, Quartier Jaune.