Le porte-parole de l’UNICEF alerte sur la situation humanitaire dramatique dans la bande de Gaza, où la malnutrition fait des ravages, en particulier chez les enfants et les femmes enceintes.

La bande de Gaza fait face à une situation sanitaire de plus en plus chaotique. Le porte-parole de l’UNICEF en Palestine, interrogé par la chaîne Al Jazeera, a déclaré que des dizaines d’enfants y meurent actuellement de malnutrition. L’Organisation mondiale de la santé rapporte que près de 10 000 enfants ont été admis pour malnutrition aiguë depuis janvier 2025.

L’alerte ne concerne pas uniquement les enfants. Le représentant de l’agence des Nations Unies ajoute que plus de mille femmes enceintes dans le territoire palestinien ont un besoin urgent de traitement contre la malnutrition. Une situation qui met en péril non seulement la santé des mères, mais aussi celle des nourrissons à naître.

Déjà fragilisé par des années de blocus et l'invasion israélienne depuis 1 an, 6 mois et 29 jours, le système de santé gazaoui ne peut faire face à l’afflux de patients souffrant de carences graves. Les infrastructures hospitalières restantes, souvent endommagés ou saturés, peinent à fournir les soins de base, encore moins un accompagnement nutritionnel spécialisé.

Une crise aggravée par le blocus

Dans ce contexte, les Nations Unies ont fermement refusé une proposition israélienne de reprise des livraisons humanitaires via des plateformes contrôlées par l’armée. Selon Jens Laerke, porte-parole du bureau humanitaire de l’ONU, il s’agit d’« une tentative délibérée d’instrumentaliser l’aide », ce qui va à l’encontre des principes de neutralité, d’impartialité et d’indépendance de l’action humanitaire.

Depuis le 2 mars 2025, Israël a bloqué tous les points de passage vers Gaza, exacerbant les pénuries alimentaires et sanitaires. Cette situation empêche 15 agences onusiennes et 200 ONG de poursuivre efficacement leurs opérations, selon les déclarations de l’ONU. Laerke affirme que les autorités israéliennes cherchent à « fermer le système d’aide humanitaire existant ».

Des scènes de survie extrême

Sur le terrain, les témoignages font état de personnes fouillant dans les ordures pour se nourrir. « C’est la réalité dure, brutale, inhumaine de la situation », résume Jens Laerke. Le personnel de l’ONU n’a plus de provisions à distribuer, et les réserves alimentaires sont épuisées.

L’OMS alerte sur une autre conséquence, un enfant sur cinq souffrant de malnutrition aiguë ne termine pas son traitement. Les hôpitaux, en plus d’être en partie détruits, sont difficilement accessibles. Les cas de maladies liées au manque d’hygiène augmentent, notamment les diarrhées aqueuses et les infections cutanées.

Un refus d’aide lourd de conséquences

Le plan israélien a été perçu par l’ONU comme une manière de conditionner l’aide à des objectifs militaires ou politiques. Pour les agences humanitaires, il est inacceptable de subordonner la distribution de vivres et de médicaments à une logique de contrôle militaire. L’accès libre à l’aide reste une ligne rouge.

Dans ce climat de tensions extrêmes, les Nations Unies appellent de nouveau à un cessez-le-feu permanent et à la libération immédiate et inconditionnelle des prisonniers israéliens. Refuser l’aide aux civils pour faire pression sur une partie au conflit constitue, selon Jens Laerke, une violation grave du droit humanitaire.