La direction de Brut Butcher, chaîne de restaurants fast food, a créé un mouvement d'opposition parmi ses salarié-e-s. En effet, il leur a été demandé des t-shirts... qu'ils et elles ont dénoncé comme étant sexistes et dégradantes. Parmi les inscriptions notées sur lesdits t-shirts, on pouvait lire notamment : « Un restau de cochon » ou « À poêle les dindes ». Les salarié-e-s ont décidé de manifester devant un des restaurant ce samedi 13 février à Saint-Étienne.

Pour les salarié-e-s (surtout les salariées évidemment), c'est évident les inscriptions qu'on peut lire sur ces t-shirts sont sexistes et dégradantes. La direction des restaurants de Brut Butcher demande tout de même de les porter. Ce n'est pas acceptable pour les salarié-e-s. Parmi ce qui est écrit sur ces t-shirts, on peut lire « Un restau de cochon », « Il est cho Rizo » ou encore « À poêle les dindes ».

Pourtant, la direction, mardi dernier encore, réitérait son obligation de porter les t-shirts.

Manifestation pour dire non à ces t-shirts sexistes

Les salarié-e-s ont décidé d'aller plus loin et de manifester publiquement contre le port de ces t-shirts. Ils se sont donnés rendez-vous pour se rassembler devant le Brut Butcher de Saint-Étienne. Ce sera le samedi 13 février.

La chaîne de ces restaurants fast food appartient à l'industriel français spécialisé dans la viande, Despi. Avec le covid, il pratique uniquement les livraisons à domicile ou des commandes à emporter directement au restaurant.

Ce n'est pas la première fois que ce genre de demandes de la direction de Brut Butcher est faite. En effet, Brut Butcher propose aussi un wrap nommé « La cagole ». Ce terme régional du Sud-Est de la France désigne un stéréotype de jeune femme vulgaire. Du sexisme toujours, pour les salarié-e-s.

Et puis, tout cela s'accompagne de remarques sexistes fréquentes envers les employées. D'après Frédéric Leschiera, un responsable régional du syndicat Sud : « Les salariés subissent régulièrement des remarques obscènes et salaces de la part de certains clients ».

En outre, une employée a déclaré à l’AFP avoir été victime de sexisme, devant arborer un tee-shirt avec l'inscription « Il faut se la farcir ».

Intervention de l'inspection du travail

En août 2020, l'inspection du travail avait rappelé à l'ordre la direction de Brut Butcher.

L'inspection avait noté la présence « d’inscriptions qui peuvent avoir un caractère sexiste ». Elle avait demandé « une réponse adaptée à la gravité de la situation de la part de l’employeur », tout en lui rappelant son obligation de ne « pas porter atteinte à la dignité, ou créer un environnement intimidant, hostile, dégradant, humiliant ou offensant ».

De son côté, l'avocat de Brut Butcher avait écrit au Conseil des Prud'hommes de Saint-Étienne (instance chargée de régler les litiges entre employeurs et salarié-e-s en France). Il avait tenté de justifier l'exigence de la direction de ces fast food. Non sans peine. Il avait écrit : « pas un seul des 200 salariés ne s’était plaint des slogans humoristiques apposés sur les tee-shirts (…) ni fait remonter à sa direction avoir été l’objet de remarques salaces ». Argument difficilement recevable pour les salarié-e-s.