Le président camerounais Paul Biya est revenu au pays après plusieurs semaines d'absence. Une foule de sympathisants l’a accueilli à l’aéroport de Yaoundé le 21 octobre, mais son retour soulève de nombreuses questions.
Depuis 41 ans à la tête du Cameroun, Paul Biya, surnommé le « sphinx », fait régulièrement l’objet de critiques pour ses rares apparitions publiques et sa gestion du pays.
Paul Biya, qui envisage une nouvelle candidature pour un huitième mandat en 2025, reste une figure controversée. Il a pris la présidence après la démission d’Ahmadou Ahidjo en 1982 et a maintenu un contrôle rigoureux sur le pays depuis.
Ses opposants dénoncent sa répression de l’opposition et son verrouillage du pouvoir. Les critiques ciblent également sa gestion des crises économiques et sociales, avec 26 % de la population vivant dans l'extrême pauvreté, d'après l'ONU.
Critiques internationales et tensions internes
L’ONU et plusieurs gouvernements occidentaux ont récemment condamné la répression des manifestations et la gestion des conflits internes, notamment la crise anglophone.
Les autorités ont violemment réprimé des manifestations pacifiques, attisant davantage les tensions. Les affrontements entre groupes armés indépendantistes et forces de sécurité perpétuent un climat d’instabilité.
Santé fragile et absence prolongée
Les spéculations sur la santé de Biya ont pris de l'ampleur pendant son absence. Ses nombreux séjours à l’étranger pour des soins médicaux renforcent ces rumeurs.
En 2018, des journalistes d’investigation ont révélé que Biya avait passé 4,5 années à l'étranger, avec des frais estimés à 65 millions de dollars. Ces révélations accentuent son image de « président itinérant » éloigné des réalités du pays.
L’avenir du Cameroun : quelles perspectives ?
Malgré la pression croissante, Biya montre une volonté de rester au pouvoir. Il conserve une emprise étroite sur l’administration et l’armée.
Cependant, le mécontentement populaire risque de compliquer sa gouvernance. La question de sa succession reste un sujet sensible, mais certains réclament déjà un changement.
Alors que le Cameroun fait face à des défis majeurs, l’avenir demeure incertain. Biya surmontera-t-il ces crises ou le pays se verra-t-il contraint d’envisager un avenir sans lui ?