Amal Bentounsi, la fondatrice du « Collectif urgence notre police assassine », a été arrêtée par des policiers en civil lors d'une contre-manifestation des syndicats de police en début d'après-midi à la Place Saint-Michel à Paris, en soutien au policier tireur qui a été mis en examen pour « homicide volontaire » dans l'affaire du Pont-Neuf.
Amal Bentounsi se trouvait ce lundi 2 mai dans le quartier Saint Michel à Paris où elle participait à une contre-manifestation des syndicats policiers. Alors qu'elle était encerclée par des CRS et brandissait une pancarte où il était écrit "L435-1 = Arme de destruction massive", en référence à un article de loi sur l'usage d'armes à feu par la police. Elle a fait l'objet, cet après-midi, d'un contrôle avant d'être arrêtée et placée en garde à vue par des policiers en civil.
"Nous demandons l’abrogation de la loi L435-1"
Le collectif "Urgence notre police assassine" appelait à une contre-manifestation, "Nous devons nous mobiliser en masse contre cette manifestation qui est une honte, encore une fois les policiers veulent mettre la pression à la justice contre la décision des deux magistrats qui ont mis en examen pour « Homicide volontaire » le policier auteur des tirs mortels qui a coûté la vie à deux frères. Notre réponse doit être à la hauteur des nombreuses victimes tuées, éborgnées , mutilées par la police depuis des décennies."
En outre, le collectif demande, "l’abrogation de la loi 2017-258 art L435-1 CSI (loi sur l'usage des armes à feu, ndlr). Nous voulons que justice passe. Nous voulons en finir avec l’impunité policière. Non à la présomption de la légitime défense", ajoute le communiqué.
Les syndicats policiers appelaient à la mobilisation ce lundi 2 mai 2022, à Paris et dans toute la France, en soutien au policier mis en examen pour « homicide volontaire ». Ce dernier a tiré sur deux hommes, dimanche 24 avril, sur le Pont-Neuf à Paris, alors qu'ils auraient, en voiture, redémarré précipitamment vers une patrouille.
Amal Bentounsi avait déjà été interpellée et menottée par des policiers en juin 2017 qui lui reprochait d'avoir filmé et diffusé des images de la police sur les réseaux sociaux, elle avait notamment porter plainte pour « violences » à l’encontre des fonctionnaires de police qui l’avaient interpellé et pour menaces de mort proférées par un membre de la BAC au commissariat de Meaux.
Une alliance Mélenchon/Marcon sur le dossier ?
Cette contre-manifestation en marge d'un rassemblement revendiquant le droit à l'impunité policière, nous semble questionner le cadre législatif du droit à une expression libre dans l'espace public français. Cette nouvelle arrestation d'une militante connue pour ses positions opposées au permis de tuer actualisé par la loi sur l'usage des armes à feu par la police, les gendarmes et l'armée, nous questionnent sur la réalité démocratique d'une France enivrée par la montée des extrêmes-droites au dernière présidentielle.
Emmanuel Macron qui a été fortement déstabilisé lors de son précédent quinquennat sur les enjeux sociaux qui structurent la vie des français.es précarisées, prendra-t-il le risque de régler la problématique des violences policières en s'alliant aux formations de gauche luttant activement contre ?
Une alliance Jean-Luc-Mélenchon et Macron sur cette problématique est-elle envisageable ?