Le Président du Venezuela a affirmé que son pays a payé 120 millions de dollars à l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) sans recevoir le moindre vaccin en retour.

"Le système Covax a échoué. Nous avons rempli notre part [...] pour débloquer des fonds qui avaient été gelés", a déclaré, dimanche dernier, Nicolás Maduro, à la télévision publique vénézuélienne.

"J'ai donné des instructions précises [...] pour que l'on agisse cette semaine et lancer un ultimatum au système Covax : soit on nous envoie les vaccins soit on nous rend l'argent !", a tonné le président sud-américain. "Si on nous rend l'argent, on sait où en acheter. On a déjà discuté avec des institutions internationales. Assez de tromperie !", a-t-il ajouté.

Les Etats-Unis accusés

La controverse dure depuis plusieurs mois. Le Venezuela affirme avoir acheté des vaccins, à travers le programme Covax (OMS,) et ne voir rien venir en retour. Selon le président Maduro, les États-Unis auraient bloqué 10 millions de dollars - le dernier paiement versé par son pays - dans le cadre des sanctions US prises pour l'écarter du pouvoir.

Ce qui donne de la crédibilité à ces accusations, c'est que les États-Unis continuent de considérer l'opposant non-élu d'extrême-droite, Juan Guaido, tel "le président par intérim du Venezuela". Quel que soit le locataire de la Maison-Blanche, Washington s'évertue à nier la réélection présidentielle de Nicolás Maduro intervenue en janvier 2019. Depuis trois ans, en parfaite incohérence avec leurs "principes démocratiques", les Etats-Unis ont multiplié sanctions et pressions économiques pour chasser le socialiste vénézuélien du pouvoir. Sans succès. Tant les assises populaire, militaire et démocratique de Maduro restent solides à la tête de cet Etat pétrolier.

Vaccins russe, chinois et cubain

Dans un contexte de pénurie vaccinale, le Venezuela souhaite vacciner 70% de ses 30 millions d'habitants avant 2022. Pour ce faire, depuis février, les Autorités administrent les vaccins russe Spoutnik V et chinois Sinopharm. De même que le pays a également lancé une campagne de vaccination avec le candidat-vaccin cubain Abdala.

Fin juin, le gouvernement vénézuélien a annoncé la signature avec Cuba d'un contrat préférentiel pour la réception de 12 millions de doses du vaccin cubain. Un vaccin qui, selon le laboratoire qui l'a fabriqué, aurait une efficacité de 92%. Depuis trois mois, le sixième pays le plus grand d'Amérique latine a communiqué une hausse du nombre de personnes infectées par le virus, avec 278.665 cas et 3209 morts depuis le début de la pandémie.