La Justice française intègre en son sein la culture du viol : c'est qu'ont dénoncé des associations féministes. Celles-ci demandent la justice pour Julie, lors du rassemblement de ce dimanche 7 février à Paris. En effet, Julie a déposé plainte contre 22 pompiers pour viol, 3 seulement sont poursuivis. Ils ne le sont pas pour viol mais pour "atteinte sur mineur" car elle avait 13 ans au moment des faits. Julie pour la première fois a témoigné sur ces faits, en interview.
Alors qu'elle était mineure et âgée de 13 ans seulement, Julie a subi un viol commis par une vingtaine de pompiers. Pour la première fois depuis les faits, elle a raconté son histoire dans la presse, au micro de l'émission "A l'air libre", de Mediapart. Elle a toutefois désiré témoigner sans montrer son visage.
Julie accuse 22 pompiers de l'avoir violée. La Justice de son côté n'en a poursuivi que 3, et pas pour viol. En effet, les charges qui pèsent contre eux, sont "atteintes sur mineur".
La police a retourné l'accusation envers Julie
Quand Julie est venue déposer plainte à la police, elle n'a pas été reçue comme elle l'espérait. En effet, elle a été accueillie de façon surprenante.
Premièrement, les policiers lui ont demandé "pourquoi elle n'avait pas crié" lors du viol. Mediapart a pu prendre connaissance de ce PV d'audition et a constaté que les policiers ont été jusqu'à inverser la charge de plainte contre Julie, la victime.
Ils lui ont posé des questions abracadabrantesques et sans rapport. Ils ont notamment demandé : "combien d'amants as-tu eu avant cela ?". Ils ont aussi déclaré : "Il y a une différence entre avoir honte de ce qu'on fait et être contrainte à faire des choses" Pour l'avocate, les policiers qui ont enregistré le dépôt de plainte de Julie se sont mis dans l'illégalité.
Manifestation en soutien à Julie
Scandalisées, des associations féministes ont dénoncé ce traitement judiciaire et policier. Une manifestation a eu lieu ce dimanche 7 février en soutien à Julie.
Parmi les associations, il y avait les Femens ou "Osez le féminisme" qui étaient présentes. Il y avait 200 personnes selon Mediapart.
Julie elle-même était là. Elle a d'ailleurs déclaré au micro, sous les applaudissements : "Vous pensiez que vous m'aviez tuée, maintenant c'est à vous de trembler."
Par ailleurs, la mère de Julie déclare que "les 20 pompiers reconnaissent eux-mêmes une atteinte sexuelle avec pénétration". Autrement dit un viol. Pourtant la Justice ne semble pas s'en soucier. Elle a dénoncé une justice patriarchale et teintée de culture du viol.
La Cour de Cassation qui étudie ce dossier rendra son verdict le 10 février.
Ci-dessous l'interview de Julie par Mediapart.
Les violences sexistes et sexuelles envers les femmes (du féminicide au harcèlement en passant par le viol) sont une pratique très répandue en France comme ailleurs. Depuis le début de la pandémie du covid, les chiffres de violences envers les femmes (et de féminicides) ont augmenté.