Le gouvernement fédéral a approuvé ce lundi l’envoi d’avions militaires à Kaboul afin d'évacuer plusieurs dizaines de Belges. Il s’agit principalement de citoyens possédant la double nationalité et de leurs enfants. 

Le ministère de la Défense a proposé d'activer une série de moyens aériens - un Airbus A400 M, deux C-130 Hercules, un Falcon 7X - et affréter un détachement NCEO (“Non-Combattant Evacuation Operation") pour organiser une évacuation depuis l'aéroport de Kaboul, a annoncé la ministre de la Défense Ludivine Dedonder.

Le ministre Dedonder (PS) a qualifié de “très inquiétante” l’évolution de la situation afghane, sous contrôle total des Talibans. "Concernant les interprètes et les collaborateurs afghans ayant travaillé pour les intérêts belges, ils ont la possibilité de se faire connaitre auprès de nos Autorités. Ces personnes étaient aussi employées par d'autres nations. Elles auront aussi l'opportunité de demander un visa pour un autre pays", a encore précisé la ministre dont, on s'en souvient, le département avait été fort contesté lors de "l'affaire Jürgen Conings".

Fuir à tout prix : la débandade occidentale

Avec cette opération, la Belgique s'aligne donc sur celle déjà prise par d'autres pays occidentaux (États-Unis, Allemagne, France ou Pays-Bas). Ceux-ci ont dépêché des moyens militaires vers l'aéroport de Kaboul - dont une partie de la ville a été protégée des années par des troupes belges - pour évacuer leurs ressortissants.

Notre équipe travaille 24 heures sur 24 pour aider tous ceux qui sont pris au piège”, a déclaré Wouter Poels, porte-parole des Affaires étrangères. “La situation sur le terrain est très chaotique, des milliers de personnes sont bloquées à l’aéroport de Kaboul. Nous examinons la situation au cas par cas et essayons de réfléchir de la manière la plus pragmatique possible, avec tous les moyens disponibles et en coopération avec nos partenaires internationaux.

"Appelez l'ambassade belge du Pakistan !"

Wouter Poels a aussi souligné qu’il est fondamental, pour les Belges résidant en Afghanistan, de contacter l’ambassade à Islamabad (Pakistan). En effet, comme la Belgique n’a pas d’ambassade dans ce pays en guerre depuis plus de 30 ans, c’est l’ambassade la plus proche qui doit être contactée. Raison pour laquelle le porte-parole des Affaires étrangères appelle les Belges sur place à contacter au plus vite l’ambassade d'Islamabad au Pakistan.

La plupart des vols commerciaux ont été suspendus et des milliers de personnes sont bloquées. Dès que les Belges contacteront notre équipe à Islamabad, ils verront ce qu'il est possible de faire”, a encore indiqué Wouter Poels au sujet de ces futures évacuations.

Moratoire sur les expulsions forcées d'Afghans

Si des avions belges vont partir pour l'Afghanistan sous domination politique des Talibans, les Afghans déboutés du droit d'asile en Belgique vont, eux, bénéficier d'un répit.

En effet, après une communication calamiteuse, assortie d'une lettre à la Commission européenne demandant de ne pas suspendre les expulsions d'Afghans, Sammy Mahdi (CD&V) a dû faire machine arrière. Les Afghans qui ont épuisé tous leurs recours en Belgique "ne seront pas renvoyés de force vers leur pays d'origine", a déclaré, sur la VRT, le secrétaire d'État à l'Asile et à la Migration.

Pour autant, l'inflexible secrétaire d'État - obsédé par la moindre apparence de concession faite au Vlaams Belang - ne veut pas parler d'arrêt des expulsions. "C'est juste une décision de ne renvoyer personne vers une région qui n'est pas sûre. Ce n'est pas juste une décision d'aujourd'hui, c'est une décision que la Belgique prend déjà depuis des décennies." Sauf que lui s'était positionné pour la poursuite des expulsions de réfugiés afghans vers leur pays en guerre. Mais qui le lui rappellera ? Certainement pas les médias maintream belges.