Perdant patience et de plus en plus menaçants, les Talibans ont répété, ce mardi, qu'ils n'accepteront aucune extension du délai pour les évacuations d'Occidentaux de Kaboul.

Les Talibans semblent de plus en plus perdre patience face à l'actuel déroulé des rapatriements d'Occidentaux. Selon le nouveau pouvoir à Kaboul, les pays occidentaux doivent évacuer d’Afghanistan leurs ressortissants et non les Afghans les plus qualifiés. Les dignitaires du régime dénoncent que des “experts afghans”, tels que des ingénieurs, soient exfiltrés par les USA et leurs alliés et “nous leur demandons d’arrêter cela”, a déclaré leur porte-parole Zabihullah Mujahid. L'officiel a également réitéré la “ferme” opposition des Talibans à la poursuite des évacuations au-delà du 31 août prochain.

Plus de 20.000 personnes évacuées lundi

Pendant ce temps, les évacuations de l’aéroport international de Kaboul s'intensifient. Entre lundi et mardi, plus de 12.000 personnes ont été évacuées sur 37 vols américains, a communiqué la Maison-Blanche. Par ailleurs, 8.900 autres personnes ont été évacuées de la capitale afghane par 57 avions de pays partenaires, notamment ceux de la Belgique.

Depuis le lancement de la mission internationale d’évacuation, mi-août, les États-Unis auraient évacué ou contribué à exfiltrer environ 58.700 personnes.

Engagement des USA à se retirer le 31 août

Pour rappel, plusieurs milliers de soldats américains sont chargés de sécuriser la mission d’évacuation internationale à l’aéroport de Kaboul. Selon un accord passé entre l'administration US et le nouveau pouvoir à Kaboul, la présence militaire américaine doit prendre fin le 31 août. Mais, ces dernières 48h, plusieurs pays occidentaux ont tenté de pressuriser Joe Biden afin qu'il prolonge la présence américaine sur le sol afghan. 

Cet après-midi, les pays du G7 se sont réunis en ligne pour en débattre. De son côté, la France a fait savoir que, si les Américains se retiraient à la fin du mois d’août, sa mission d’évacuation s’achèverait ce jeudi soir. Pour sa part, le ministre britannique de la Défense, Ben Wallace, s'est montré plutôt pessimiste quant à une éventuelle prolongation de la présence US au-delà du 31 août. En début de soirée, selon CNN, on apprenait que le président américain aurait décidé de s'en tenir à la date du 31 août pour le retrait de ses troupes d'Afghanistan. 

Aucun calendrier belge fixé

Chez nous, le gouvernement fédéral n’a toujours pas établi de date de fin de son opération “Red Kite” ; du nom de l'évacuation d’Afghanistan de nos ressortissants, ayants-droit et citoyens afghans qui a démarré vendredi dernier.

La situation est évaluée “heure par heure”, a tenté de rassurer, ce mardi, le Premier ministre Alexander De Croo. Fixer une date-limite aux opérations d'évacuation "dépendra du nombre de personnes qui ont encore le droit d’être rapatriées et du délai durant lequel la sécurité peut encore être garantie”, a déclaré De Croo, à l’Agence Belga.

On le sait, ces rapatriements difficiles continuent à se dérouler dans des conditions tendues et périlleuses. “Malgré les circonstances chaotiques, je veux remercier nos gens sur place pour leur travail incroyable. Ils travaillent jour et nuit !”, a renchérit le Premier ministre. Avant de rassurer, à nouveau, sur les motivations de l'envoi récent de renforts militaires. Selon lui, ceux-ci ont été dépêchés en Afghanistan “par précaution”...

Comme on dit en langage minier : à côté d'un baril de poudre, les étincelles se font de plus en plus nombreuses.