Au moins 69 personnes, 41 civils et 28 militaires, ont perdu la vie dans les incendies qui ravagent le nord de l'Algérie. Fort critiquées pour la faiblesse de leur réaction, les Autorités affirment qu'il s'agit de feux "d'origine criminelle" attisés par la canicule.

Depuis lundi soir, plus d'une cinquantaine de feux ravagent le nord de l'Algérie. Ces incendies ont tué 17 citoyens à Tizi-Ouzou et Sétif (Kabylie), selon un bilan provisoire annoncé par le Premier ministre, Aïmène Benabderahmane. Pour sa part, le président Abdelmadjid Tebboune a déploré la mort de 28 militaires. "C'est avec une grande tristesse que j'ai appris la mort en martyrs de 28 militaires après qu'ils aient réussi à secourir plus d'une centaine de citoyens des flammes, dans les montagnes de Bejaïa et Tizi-Ouzou", a écrit le président algérien sur Twitter.

Parmi 16 wilayas (préfectures), les villes de Bouira, Sétif, Khenchela, Guelma, Béjaïa, Bordj Bou Arreridj, Boumerdès, Tiaret, Médéa, Tébessa, Blida et Skikda ont été impactées par ces incendies, selon la direction de la protection civile algérienne.

Des incendies "d'origine criminelle"

Dans un communiqué, le ministère de la Défense a aussi précisé que 14 autres militaires souffraient de brûlures à différents degrés. Soulignant que leur intervention avait "permis de sauver des flammes 110 citoyens: hommes, femmes et enfants". L'armée Algérienne a notamment déployé plusieurs Mi-26T2 avec Bambi Bucket de 1000 Litres pour lutter contre les incendies en Kabylie.

C'est donc 50 à 70 incendies, attisés par un épisode de canicule, qui sont en train de brûler le nord de l'Algérie. Des feux que le ministre de l'Intérieur, Kamel Beldjoud, a qualifié de "criminels" après s'être rendu à Tizi Ouzou, l'une des villes les plus peuplées de la région. "Cinquante départs de feu en même temps, c'est impossible. Ces incendies sont d'origine criminelle ", a affirmé Kamel Beldjoud.

La réaction de l'Etat fort critiquée

Ce qui n'empêche pas les critiques de fuser de toutes parts, émanant plus particulièrement de Kabylie et des diasporas d'Europe (Paris, Marseille, Bruxelles ou Genève). Pour nombre d'Algériens : "il n'y a plus d'Etat" face à cette catastrophe., Tant est patente les difficultés des Autorités à maîtriser et circonscrire ces incendies meurtriers, partiellement liés au réchauffement climatique comme on l'a vu en Amérique du nord pu en Grèce.

D'autant que, chaque année, le pays est touché par des feux de forêt. En 2020, c'était près de 44 000 hectares de taillis sont partis en fumée. Mardi, la radio publique algérienne a annoncé l'arrestation de trois "pyromanes" présumés à Médéa, préfecture où un incendie sont en cours. Ces incendies surviennent alors que l'Algérie connaît un été caniculaire, avec des températures grimpant jusqu'à 47°C, marqué par une raréfaction de l'eau dans le pays. .

Appels à l'aide internationale sur les réseaux sociaux

Plusieurs images impressionnantes de ces incendies circulent sur les réseaux sociaux : troncs calcinés, du bétail agonisant, asphyxié, et villages encerclés par la fumée tandis que les collines aux alentours rougeoient.

Des appels circulent sur les réseaux sociaux pour envoyer des bandages, du tulle gras ou encore de la crème pour les brûlures à des hôpitaux ou centres de crise à court de matériel. D'autres appels numériques exhortent les Autorités algériennes à solliciter une assistance internationale afin de venir à bout de ces incendies.