Suite à l'interpellation du ministre de la Justice, Vincent Van Quickenborne (VLD), par le député Simon Moutquin (Ecolo) sur l'affaire Bangoura, Laurence Wauters a cru "utile" de griffonner un troisième papier négrophobe dans Le Soir du 20 mai 2021.

Non contente de rajouter - dans le titre ! - une nouvelle couche de suspicion et d'inversion criminelles concernant Lamine Bangoura, en choisissant le mot imaginaire "arrestation" au lieu du factuel "expulsion" domiciliaire, il aura donc fallu une interpellation fédérale pour que l'inepte "journaliste" se décide à lever sa censure sur le montant exorbitant réclamé à la famille Bangoura. Soit une somme de plus de 30.000 € pour pouvoir enfin récupérer le cadavre de Lamine. Pour rappel, celui-ci est toujours détenu dans une morgue bruxelloise trois ans après les faits...

Plus de 30.000 € exigé à la famille

Cette information - soit ce montant de plus de 30.000 € - a pourtant été révélé fin octobre 2020, au sein de l'unique enquête journalistique sur l'affaire Lamine Bangoura. Une enquête publiée par le quotidien belge néerlandophone De Morgen et signée par de vrais journalistes : Douglas De Coninck et Samira Atillah. Ajoutons que ceux-ci sont, depuis, nominés au "Prix Belfius 2020 de la presse digitale et interactive" pour leur excellent travail.

Ce montant de plus de 30.000 € a ensuite été mentionné et dénoncé par Jean-Pierre Bangoura, le père de Lamine, Douglas De Coninck, Véronique Clette-Gakuba (Collectif Présences Noires) et Kasidi Makilutila (Change asbl) dans notre vidéo-doc, en français, intitulée "Lamine Bangoura ou le George Floyd belge" ; diffusée sur Youtube depuis le 7 janvier 2021...

La vidéo-document réalisée par Olivier Mukuna et Cécilia Guypen.

Enfin, le 15 mars, Le comité de soutien Lamine Bangoura a diffusé une tribune dans laquelle il revient sur "la matrice négrophobe de la violence policière" qui a conduit à la mort du jeune homme à Roulers.

En résumé

1) Les 2 premiers papiers, négrophobes et pro-police, de Laurence Wauters, sordidement validés (encouragés ?) par sa direction belgo-blanche, sont désormais contredits par une interpellation parlementaire d'Ecolo. Une intervention politique qui émane d'un parti membre de l'actuel gouvernement. Une interpellation qui fait également suite à l'excellente analyse sociopolitique de Bepax sur le dossier Bangoura, diffusée le 29 avril dernier.

2) Il aura donc fallu plus de six mois - 6 mois ! - à Wauters pour traduire et médiatiser, via son journal, une information essentielle à la compréhension de l'affaire Lamine Bangoura.

3) Comme il lui aura fallu plus de quatre mois - 4 mois ! - pour relayer/médiatiser la même info capitale, pourtant déjà exprimée et dénoncée en français et en images !

4) Ce qui n'empêche pas Laurence Wauters de placer une fake news dans le titre de sa dernière prod négrophobe - d'une brièveté assez révélatrice - que ma déontologie m'interdit de relayer ici !

No doubt : sur l'affaire Bangoura, au Soir, on se rapproche "à grands pas" du prix Pulitzer.