Jeudi soir dernier, des citoyens du Peterbos, de Moortebeek, du Bon Air, de Cureghem, de Neerpede, de Biestebroeck sont une nouvelle fois venus en nombre faire entendre leurs doléances par rapport aux politiques communales dont ils payent les pots cassés. Mais, cette fois-ci, ils se sont coalisés en un Front Commun pour bien faire comprendre que le temps de « la politique clientéliste, du chacun dans son petit quartier, chacun dans sa petite rue, chacun dans son petit milieu, dans sa petite association est fini », déclare le front commun dans un communiqué que Cité24 vous relaie en exclusivité.
Les comités de quartiers à la solde de la Commune ne représentent plus qu’eux-mêmes et, désormais, les habitants ont constitué leur propre forme de représentation à travers un Front Commun. Des citoyens de milieux et d’horizons différents, qui se sont retrouvés sur la place du Conseil pour partager un même constat, « Le pouvoir communal impose une politique hors sol qui se fait contre les Anderlechtois, sans études d’incidence ni d’impacts, en manipulant les besoins des habitants et ne discutant qu’avec les riverains, souvent très minoritaires, qui vont dans le sens des désirs de Madame Müller : mettre ses satanés blocs de béton partout où elle le peut ! », annonce le Front Commun Anderlechtois.
Les habitants de Cureghem, de Biestebroeck, du Bon Air, du Peterbos, de Moortebeek, etc. n’en peuvent plus des tests délirants de l’échevine Groen de la mobilité. « Nous ne sommes pas des rats de laboratoire », disent-ils. Ce qui a été refusé à Cureghem, le principe des "mailles de congestion", est et sera refusé, selon eux, partout ailleurs dans leur commune.
Ils affirment, « Nous ne pouvons accepter que pour sauvegarder l’unité de la coalition majoritaire au pouvoir à Anderlecht pour l’instant, le quartier Peterbos/Moortebeek soit livré aux expériences morbides du docteur Müller ».
Un dispositif policier anti-émeute pour filtrer les habitants ?
L’explosion des interpellations citoyennes, depuis la victoire de la bataille de Cureghem (retrait du plan Good Move), est le symptôme d’un problème de fond que l’actuelle majorité communale continue de nier.
Pire, la majorité tente de fracturer et de réduire au silence cette opposition sur de multiples fronts qui monte de tous les quartiers de la commune : elle filtre l’entrée avec une présence policière imposante.
En effet, deux tiers des habitants ont dû rester dehors lors du conseil communal du jeudi 30 mars. Le Front Commun parle d'interdiction des échanges entre le Conseil et les habitants, « La majorité ne répond pas aux questions posées, elle reporte les interpellations sur le Good Living et le projet Key West qui seront, de fait, hors délai », ajoute le Front Commun Anderlechtois.
« Il y a un grave problème Müller à Anderlecht »
Le plus inacceptable, d'après le front commun, est que, lorsque mis en difficulté sur le dossier extrêmement problématique de la maille Peterbos/Moortebeek, le Bourgmestre Fabrice Cumps (PS), plutôt que de rétablir la cohésion sociale, s’en prend directement aux interpellants.
Par conséquent, ils ajoutent, « Nous ne pouvons accepter que les conséquences délétères de la politique de Madame Müller se retournent contre les habitants en créant des guerres de voisinage sans fin ». Le Bourgmestre a probablement voulu laisser un espace libre à son échevine de la mobilité après le fiasco de Cureghem mais elle a récidivé et mis le feu au Peterbos, à Moortebeek et au Bon Air générant ainsi un acte II après l’échec du plan Good Move à Cureghem.
Les citoyens insistent avec ce constat, « Il y a un grave problème Müller à Anderlecht qui risque de se répercuter lourdement sur la majorité en 2024 et, singulièrement sur le PS anderlechtois, tant que le Bourgmestre fera cul et chemise avec Madame Müller ».
Une majorité divisée
À Anderlecht, "Les Engagés" l’ont déjà bien compris, puisqu'ils avaient annoncé leur opposition au plan Good Living bien en amont. Sofia Bennani, du même parti, a été très claire sur le sujet, ce jeudi, lors de son intervention au Conseil Communal. La conseillère communale, qui pourtant fait partie de la majorité, a attaqué frontalement les plans Good Move, Good Living et leur concepteur Pascal Smet (Vooruit) et a exigé de cette même majorité plus de respect pour les Anderlechtois et les Anderlechtoises.
Ce dernier a déclaré qu'en méprisant les habitants, en les montant les uns contre les autres, en jouant la carte de la répression policière, en ne répondant pas aux questions posées en conseil, l'échevine à la mobilité Susanne Müller (Groen), que défend encore et toujours le bourgmestre, est en train de créer une solidarité inédite entre les quartiers de leur commune.
Le front comment considère qu'une conscience politique collective en tant qu’Anderlechtois est en train de naître à travers la coalition à l'œuvre, une conscience inédite sur laquelle « les manipulations, les divisions, les réunions Mister Cash et les intimidations n’ont plus aucune prise ».
Ils terminent en formulant que, « Si Madame Müller ne retire pas ses plans au Bon Air et au Peterbos/Moortebeek, nous n’aurons plus d’autre choix que d’exiger la démission de l’actuelle échevine de la mobilité et de mettre en grande difficulté l’actuelle majorité" ».