La Belgique optera pour une liste des citoyens vaccinés contre le coronavirus, confirme la porte-parole du "commissariat corona" du gouvernement fédéral, d'après la Dernière Heure du mercredi. Concrètement, chaque citoyen pourra avoir accès via un site web à une attestation de vaccin. L'outil en question s'appellera "vaccin-net +" et sera accessible sur le site masante.be.

“Ce système existe déjà en Flandre et sera disponible à Bruxelles et en Wallonie dans quelques semaines. Il est en cours d’élaboration”, précise Caroline Leys, porte-parole du commissariat corona du gouvernement fédéral. L’outil sera "personnel et individualisé", et "les données personnelles seront protégées". “La plateforme web permettra d’avoir accès à une petite carte digitale de ses vaccins, à titre personnel, et ensuite imprimer son attestation de vaccination si nécessaire. Tout sera enregistré dans ce système, avec tous les autres vaccins. Ainsi, cela permettra d’avoir un aperçu direct de la situation vaccinale d’une personne”, détaille Caroline Leys.

"La vaccination en Belgique n'est pas obligatoire"

Si besoin, la Belgique va donc donner à la population une preuve de vaccination. “Mais il ne sera pas réclamé pour accéder à des lieux publics ou événements publics, à ce stade en tout cas. Dans la sphère privée, par contre, des compagnies aériennes et des organisateurs d’événements privés pourront le demander à chaque participant. Les protocoles sont en cours de discussion chez nous, mais en tout cas, le grand principe de la vaccination est bénévole en Belgique et non obligatoire. Donc, nous sommes contre cet esprit de blacklist (liste noire, NDLR) comme en Espagne.”

L’enregistrement de la vaccination est contenu dans une loi votée en urgence à la Chambre le 17 décembre et mis en œuvre par un arrêté royal du 24 décembre. La loi prévoit que le médecin ou l’infirmier qui administre un vaccin ou qui supervise la vaccination enregistre chaque vaccination dans une base de données. Consultée par le gouvernement, l’Autorité de Protection des Données (APD) a émis plusieurs remarques sur le projet de texte qui ont mené à une série de précisions. De manière générale, elle regrette toutefois que l’objectif poursuivi par cet enregistrement ne soit pas spécifié dans la loi. Elle s’inquiète aussi d’un risque de discrimination entre les personnes vaccinées et celles qui ne le seraient pas.

“Les personnes qui ne sont pas encore vaccinées ou choisissent de ne pas être vaccinées ne peuvent se voir refuser aucun avantage ou service”, avertit-elle.