Les citoyens de Forest, de Saint-Gilles et d'Anderlecht se mobilisent ce lundi pour interpeller le conseil de la zone de police Midi concernant la gestion des violences policières. À l'origine de cette mobilisation, la publication d'un rapport administratif troublant révélant des faits de violence, de racisme, de harcèlement et de discrimination impliquant des agents de police.

Ce rapport, rendu public dans les médias (Le Soir et la RTBF), et signé par 17 policiers, contient des témoignages alarmants. L'un des policiers inculpés dans l'affaire de la mort d'Adil aurait vanté à plusieurs reprises le fait d'avoir tué le jeune homme de 19 ans et aurait également affirmé avoir déjà commis d'autres homicides par le passé. Ces déclarations, pouvant être considérées comme des aveux, suscitent une profonde inquiétude.

De plus, il est mentionné dans le rapport que le chef de la zone Midi était informé de ces faits graves, mais aucune sanction n'a été prise à l'encontre de l'agent incriminé. Pire encore, ce dernier a été muté et promu, ce qui soulève des interrogations sur une possible culture interne de l'impunité au sein de la police locale.

Face à ces révélations préoccupantes, les citoyens ont décidé de se mobiliser et d'interpeller directement le conseil de police lors de sa réunion du lundi 22 mai. Un rassemblement sera organisé devant la maison communale de Saint-Gilles à partir de 18h30. Les bourgmestres d'Anderlecht, Saint-Gilles et Forest, en tant que chefs de la police locale, sont tenus pour responsables des suites politiques à donner à cette affaire.

Des citoyens veulent une réponse adéquate face aux violences policières

Des Bruxellois ont formulé plusieurs demandes claires. Tout d'abord, ils exigent que le policier incriminé, représentant une menace réelle, soit écarté de ses fonctions pendant toute la durée de l'instruction. Ensuite, ils demandent des explications de la part du chef de la zone de police sur l'absence d'actions entreprises jusqu'à présent. Enfin, ils réclament des mesures concrètes pour éliminer de la fonction publique les policiers coupables d'actes et de propos racistes.

Le Comité Anderlechtois de lutte contre les violences policières et le Collectif des madrés soutiennent cette mobilisation et appellent à une réponse forte et adéquate. Ils soulignent le courage des policiers qui ont pris le risque d'alerter leur hiérarchie en vain, et qui ont finalement dû se tourner vers la justice. Ils insistent sur la nécessité d'une réponse proportionnée à la gravité des faits.

Une réelle volonté de changement

L'affaire de la mort d'Adil met en lumière des problèmes plus larges liés à la violence policière, au racisme et à la discrimination. Les citoyens qui interpellent le conseil de police attendent des mesures fermes pour restaurer la confiance de la population envers l'institution policière et pour prévenir de tels comportements à l'avenir.

La réunion du conseil de police du 22 mai sera donc un moment clé où les préoccupations des citoyens seront portées à l'attention des autorités compétentes. L'issue de cette réunion et les mesures qui en découleront seront scrutées de près par la population, qui espère une réponse à la hauteur des enjeux et une véritable volonté de changement.