Adil, c'est ce jeune âgé de 19 ans à peine qui était pourchassé par un véhicule de police, dans la commune d'Anderlecht, à Bruxelles. Les faits se sont produits le 10 avril 2020. Adil roulait en scooter en direction des abattoirs de ladite commune quand il a été percuté de plein fouet par un véhicule de police, lui ôtant la vie. Peu après les faits, le parquet avait déjà demandé le non lieu pour les policiers. La chambre du conseil de Bruxelles suivra cette voie ou non, c'est ce qu'on saura le 20 avril prochain.
Dans le passé récent en Belgique, Adil n'est pas le seul à avoir perdu la vie dans ces circonstances. Il y avait eu à peu près trois ans avant lui, le crash de Ouassim et Sabrina. Ceux-ci roulaient en moto (en excès de vitesse, certes) mais que la police avait jugé bon de barrer la route. C'était à la sortie du tunnel Louise, célèbre artère de Bruxelles. Ils n'avaient pu freiner et avaient percuté de plein fouet la voiture de police. Une marche blanche avait été organisée par la suite, en leur hommage.
Pour Adil, cela s'est passé dans la commune d'Anderlecht, le 10 avril 2020. Il y a un an jour pour jour. Bien qu'il ait été manifestement en excès de vitesse, certains sur les réseaux sociaux avaient fait par de leur indignation quant au procédé policier. Les agents avaient pris en chasse Adil parce qu'il ne s'était pas soumis à un contrôle, place Docteur De Meersman à Anderlecht.
ne voiture de police qui arrivait en renfort, sur le Quai de l'Industrie, l'a percuté. Il a été projeté à une vingtaine de mètres de l'impact. C'était non loin de son domicile. Il est décédé des suites de ses blessures.
La chambre du conseil donnera sa décision le 20 avril
La chambre du conseil de Bruxelles traitera le 20 avril prochain le dossier lié au décès d'Adil. Le 26 novembre 2020, le parquet de Bruxelles avait déjà déclaré qu'il demanderait un non-lieu pour les policiers impliqués, même pour le conducteur de la camionnette de police.
De son côté, la famille d'Adil entend bien demander des devoirs d'enquête complémentaires. Ce vendredi 9 avril, des proches de la famille de la victime ont écrit une lettre. Ils ont précisé : "Nous avons eu à nouveau accès au dossier et, surtout, nous avons pu visionner les images vidéo".
"Cela nous a démontré que de nombreuses questions demeurent et que des éléments importants semblent ne pas avoir été pris en compte par le procureur du Roi lors de la rédaction de son réquisitoire de non-lieu. Nous solliciterons donc des devoirs d'enquête complémentaires (...)". C'est ce qu'ils ont ajouté.
"Nous avons tant de questions qui persistent et restent sans réponses. (...) Le procès que nous demandons sera la seule façon de faire la lumière sur les circonstances de sa mort et d'établir les responsabilités claires de la police".
Selon l’avocat des agents de police, Sven Mary, il s'agissait d'un "réflexe pour esquiver". Il n'est pas exclu que la chambre du conseil suive l'avis du parquet. En effet, c'est ce qui s'est passé pour le cas de Lamine Bangoura, qui était décédé par étouffement suite à une intervention policière filmée (voir vidéo).
On y avait vu plusieurs policiers se mettre sur lui, façon George Floyd, pendant plusieurs minutes. Il était lui aussi décédé peu de temps après. Ces derniers ont pourtant bénéficié d'un non lieu. Qu'en sera-t-il pour Adil ?