Ce vendredi passé à Gand (Belgique), le 12 mars, un jeune garçon de 18 ans et une jeune fille de 17 ans ont été frappé au cours d'une altercation avec d'autres jeunes. Cela aurait pu rester un fait divers comme il y en a tant. Mais la police est arrivée sur les lieux. Elle a arrêté une quinzaine de jeunes qui correspondaient vaguement aux descriptions. La police les a mis à nu pour une fouille. Une des filles arrêtées s n'a eu qu'une gaufre à manger. Intolérante au lactose, elle n'a pu la consommer... mais la police lui a dit qu'elle n'aurait rien d'autre.

Les violences policières en Belgique comme en France sont de plus en plus dénoncées et visibles. Elles peuvent toucher n'importe qui. Notre journaliste de Cité24 en a fait les frais pas plus tard que dimanche 14 mars en soirée, soit deux jours après ces faits à Gand (Belgique). Il ne faisait que filmer un banal contrôle de police. Ibrahima Barrie qui avait fait la même chose, en était mort.

Pour ce qui est de cette nouvelle affaire qui implique la police, il s'agit de la suite d'une altercation entre jeunes. Un jeune garçon de 18 ans et une jeune fille de 17 ans (mineure, donc) ont été frappé par d'autres. Ceux-ci ont pris la fuite et la police les a pris en chasse.

Arrestation d'un groupe de jeunes et fouille à nu

Ensuite, la police a arrêté une quinzaine de jeunes qui correspondaient vaguement à ce qu'avaient déclaré les deux victimes de 17 et 18 ans.

 « Sur la base de la description, la police a remarqué trois suspects dans les environs. La police s’est fait connaître, mais le trio a immédiatement pris la fuite. Les jeunes ont finalement été rattrapés après une course-poursuite. Un peu plus loin, un autre groupe de douze jeunes a été intercepté. Les quinze suspects ont été emmenés au poste de police pour être interrogés », a déclaré le procureur général au journal flamand Het Laatste Nieuws.

Mais selon certains parents, leurs enfants n’étaient que des spectateurs et n’ont pas participé à l’altercation. Ils dénoncent : « Mon fils était en train de discuter avec ses amis. Quelques heures avant l’incident, il avait déjà été fouillé sans raison par la police. Soudain, des jeunes se sont dirigés vers eux. Sans comprendre ce qui se passait, ils sont partis. Quelques instants plus tard, ils ont été arrêtés. Ils se sont avérés être les suspects d’un vol violent ».

La police refuse de donner de la nourriture adaptée

Carolien, un parent, a déclaré : « Ma fille est complètement traumatisée »,

Sa fille a été conduite au poste de police où de l’eau, des gaufres et des nouilles ont été présentés aux jeunes arrêtés.  Carolien, la mère, explique : « Ma fille est intolérante au lactose, elle ne peut donc pas manger de gaufre. Elle l’a dit aux policiers, mais ils ont dit qu’elle ne pouvait rien manger d’autre. Par nécessité, elle les a quand même mangées, avec toutes les conséquences que cela entraîne ».

Le lendemain, à l'hôpital pour réaction allergique à cause de la police

Sa fille a donc été forcée de manger ce qu'on lui offrait. Elle été conduite à l’hôpital AZ Jean Palfijn le lendemain matin suite à une réaction allergique.

Carolien poursuit : « Je pensais que c’était déjà mauvais, mais le pire était encore à venir. Quand ma fille est revenue au commissariat, elle a été fouillée nue, comme d’autres jeunes. Ce n’est pas normal que des mineurs soient fouillés [par les policiers de Gand - ndlr] comme ça, non ? Ma fille est complètement traumatisée. Lorsqu’elle est rentrée à la maison, elle m’a dit : « Maman, physiquement je suis ici, mais mentalement je suis toujours avec cette fouille. Je n’arrive pas à me la sortir de la tête."

Racisme policier : "Retourne dans ton pays"

Carolien raconte que sa fille a subi des remarques racistes de ces policiers de Gand : "De plus, elle m’a dit qu’elle devait faire face à des commentaires inappropriés. Ils lui ont dit de retourner dans son propre pays, alors qu’elle n’est pas d’origine étrangère ».

Huit parents ont décidé de déposer une plainte auprès du Comité P, contre ces policiers de Gand. Le bureau du procureur, lui, a expliqué : « Sur la base des informations contenues dans le dossier, rien n’indique que la police n’aurait pas agi correctement ». Pour les parents, il faut que justice soit faite.