Une récente proposition de loi déposée par seize sénateurs français, majoritairement affiliés au parti Les Républicains (LR), suscite la controverse en visant à pénaliser l'antisionisme dans le pays. Parmi les initiateurs de cette proposition, le sénateur Stéphane Le Rudulier a annoncé, à travers plusieurs publications sur les réseaux sociaux, le dépôt de ce texte, soutenu par quinze de ses confrères.
Selon le sénateur Le Rudulier, cette loi vise à criminaliser l'antisionisme au même titre que l'antisémitisme, affirmant que "l’explosion de l’antisémitisme se nourrit de la haine d’Israël, faux nez de la haine des juifs", assimilant ainsi l'antisionisme à l'antisémitisme.
Les dispositions de cette proposition de loi incluent des sanctions sévères : un an d'emprisonnement et une amende de 45 000 euros pour "ceux qui contesteraient l'existence de l'État d'Israël" ; deux ans d'emprisonnement et 75 000 euros d'amende pour "toute injure envers l'État d'Israël" ; et cinq ans d'emprisonnement assortis d'une amende de 100 000 euros pour "ceux qui, par les mêmes moyens, inciteraient directement à la haine ou à la violence contre l'État d'Israël".
Les seize sénateurs LR à l'origine de cette proposition de loi sont : Stéphane Le Rudulier, Bruno Belin, Catherine Belrhiti, Martine Berthet, Gilbert Bouchet, Max Brisson, Brigitte Devésa, Sabine Drexler, Christophe-André Frassa, Lauriane Josende, Roger Karoutchi, Florence Lassarade, Jean-François Longeot, Olivier Paccaud, Stéphane Piednoir et Pierre Jean Rochette.
La loi proposée vise à amender l'article 25 de la loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse, en introduisant des sanctions pénales spécifiques à l'antisionisme. Cette initiative législative a suscité un débat animé, diviseur quant à l'interprétation. Certains considèrent qu'elle porte atteinte à la liberté d'expression, dénonçant une tendance à cataloguer toute critique de la politique israélienne sous l'étiquette d'antisionisme.
Par ailleurs, la question de savoir si l'antisionisme doit être amalgamé à l'antisémitisme demeure le sujet privilégié des élus d'extrême droite, une stratégie perçue comme une volonté de créer confusion et discorde au sein de la société française.
Une pétition contre la proposition de loi visant à criminaliser la critique d'Israël et réunissant 45 350 signatures jusqu'à présent, est également en ligne depuis le 3 novembre 2023. Cette pétition milite pour « que soit immédiatement retirée cette proposition de loi qui menace les libertés des citoyens ».