Le 21 novembre dernier, le producteur de musique Michel Zecler s'était fait violenter par la police. C'était arrivé chez lui, à l'entrée de son studio. Trois policiers l'avaient roué de coups. Ils avaient aussi proféré des insultes racistes, d'après la victime, et produit un faux en écriture publique. Ce document disait que c'était Michel Zecler qui les avait violenté et "tenté de prendre leur arme de service". Tout cela s'est avéré faux. Les policiers n'avaient pas vu qu'ils étaient filmés. Deux mois après, Michel Zecler revient sur cet événement et ses suites.
Cela fait deux mois jour pour jour qu'ont eu lieu les violences policières contre le producteur de musique Michel Zecler. Les faits avaient eu lieu dans une propriété privée : son studio. C'était le 21 novembre dernier, en début de soirée. Les policiers s'étaient permis d'y entrer illégalement. Ils avaient invoqué le "non port du masque". L'affaire avait été dévoilée médiatiquement grâce au média Loopsider, et au journaliste David Perrotin. Les images avaient été vues des millions de fois sur les réseaux sociaux.
Le 20 janvier, Michel Zecler a repris la parole, interviewé par David Perrotin toujours, cette fois-ci pour le journal Mediapart. Suivi par un psychiâtre, il se reconstruit, souhaite « tourner la page » et attend que la justice passe.
Blessures graves : "Il a le tendon du bras sectionné"
Michel Zecler est toujours en arrêt maladie, même si, comme il le dit, "il participe en observateur à l'enregistrement de ses clips et morceaux, pour ne pas devenir fou".
Ses blessures sont toujours importantes. Suite aux violences policières, il avait eu une fracture au crâne. Mais aujourd'hui, il a toujours le tendon de son bras sectionné. En outre, il doit porter en permanence une prothèse de rééducation et doit prendre des antidouleurs, nous apprend David Perrotin pour Mediapart.
"Je ne suis pas un sale nègre"
Michel Zecler a déclaré qu'il est suivi par un psychiâtre. "Les blessures qu'on ne voit pas sont celles qui sont le plus difficiles à gérer", a-t-il dit en substance. Il affirme avoir une certaine peur des policiers depuis ce jour de novembre.
Il ajoute : "Il faudrait qu'on comprenne que ces policiers ont fait un peu plus que déconner". Par ce mot "déconner", il fait référence aux propos de Gérald Darmanin, ministre de l'Intérieur, au JT de France 2. Il avait dit que ces mêmes policiers "avaient déconné", le soir de la révélation des faits.
Toutefois, ce que Michel Zecler retient le plus est la motivation raciste des policiers qui l'ont frappé.
"Si je devais parler à ces policiers, je leur demanderais pourquoi ils m'ont agressé. Et aussi qu'ils avouent les insultes, notamment de "sale nègre" qu'ils m'ont dit en me regardant dans les yeux", dit-il. "Je ne suis pas un sale nègre".
Voici en vidéo un rappel des faits et des violences policières qu'avaient subies Michel Zecler mais aussi des jeunes artistes qui se trouvaient dans son studio, et dont certains étaient mineurs. Cité24 avait relayé les témoignages de ces jeunes qui ont pris il y a quelques jours la parole également, pour expliquer ce qu'ils ont vu et eu à subir ce jour-là.