Le Collectif des Parents contre les violences policières du 24 janvier [2021] appelle au rassemblement samedi 22 janvier. Un an après la plainte des mineurs violentés et de leurs parents, aucun policier incriminé n'a été inquiété.

C'était le 24 janvier 2021. 150 personnes, dont beaucoup de mineurs, se rassemblaient sur la place du Mont des Arts pour manifester contre les violences policières. L'évènement avait d'abord été interdit par la police pour cause de risques sanitaires ainsi que "la non-garantie des organisateurs de limiter l'évènement à 100 participants", restriction alors en vigueur. Pourtant, au dernier instant, le Bourgmestre de Bruxelles Monsieur Philippe Close (PS) autorise finalement le rassemblement pour une durée de 45 minutes.

Un impressionnant dispositif policier se met alors en place encerclant le Mont des Arts, tandis que les manifestants réclament justice pour Adil, Mehdi, Lamine, Mawda, Sabrina... et bien sûr Ibrahima, dernier décès en date des suites d'une intervention policière, mort en cellule le 9 janvier 2021.

245 jeunes victimes de mauvais traitements à la caserne d'Etterbeek

À 14H45, les organisateurs (différents collectifs antiracistes) enjoignent les manifestants à se disperser dans le calme. Selon certains observateurs sur place, "la tension entre les forces de l’ordre et une minorité de manifestants [restés] est palpable". Au final, le bilan affichera 245 personnes arrêtées arbitrairement en marge de la manifestation, dont 86 mineurs. Ils seront embarqués à la caserne d'Etterbeek à Bruxelles et lynchés par quelques policiers.

"J’ai vu des jeunes sortir avec des traces de coups. Un garçon saignait du nez et était en larmes. J’ai vu une maman qui attendait ses deux enfants de 11 et 12 ans. Ils sont enfin ressortis en pleurant. Mon fils n’avait toujours pas été relâché. D’autres jeunes ont continué à sortir, blessés. Des parents demandaient des explications aux policiers, mais on ne leur répondait pas...", déclare Madame H., mère d'un mineur enfermé à la caserne d'Etterbeek lors de sa déposition au Comité P (Police des polices).

Certain d'entre eux, accompagnés de leurs parents, avaient raconté ces violences à Cité24.

Un syndicat policier, le CGSP Police, a également dénoncé ces violences policières dans un courrier adressé au bourgmestre. Ils y alertent, entre autres, au sujet du non-respect des procédures, du non-respect des mesures sanitaires, ainsi que du manque de personnel féminin pour procéder aux fouilles corporelles des détenues.

Toujours aucune sanction pour les policiers incriminés

Plusieurs jeunes et parents ont porté plainte contre ces comportements. Ils estiment que "certains policiers doivent être sanctionnés pour leurs comportements violents, racistes et sexistes. Ils alimentent le désordre, créent la peur de la police chez les jeunes et discréditent les policiers qui font leur travail dans le respect du citoyen." Mais un an après, aucun des policiers identifiés comme auteurs des violences commises à la suite du rassemblement n'a été inquiété.

Face à l'impunité dont bénéficient les policiers coupables de violences racistes, les plaignants, réunis sous le nom du Collectif des parents contre les violences policières du 24 janvier, appellent à une mobilisation de la police et des pouvoirs politiques. Ils invitent également à se rassembler contre les violences policières ce 22 janvier à 14 heures, face à la Gare Centrale de Bruxelles.

Le Collectif des Parents appelle au soutien dans leurs démarches judiciaires par des contributions financières sur leur compte BE 79 3632 1143 0233 ou via la plateforme Crowdfunding.