La scène filmée a eu lieu à Herstal, en Belgique. Une femme, Marie-Jo, affirmant pourtant être détentrice d'une dérogation de dispense du port du masque est interdite d'entrée. Le vigile l'en empêche, disant qu'il a des ordres. Elle lui répond que c'est de la discrimination, mais rien n'y fait. Elle a dû partir. Vidéo.
Cette mésaventure avait été détaillée par Cité24, il y a quelques jours. Elle concernait le cas d'un usager des trains qui était dispensé de masque pour raison médicale. Malgré sa dérogation, il avait eu droit à des injures voire des menaces. Il avait même déjà été empêché de monter à bord d'un train pour se rendre au travail.
Cette fois, une scène similaire a eu lieu au magasin Mediamarkt de Herstal, en région liégeoise, en Belgique. Marie-Jo en a fait les frais récemment. Un vigile du magasin ne l'a pas autorisée à rentrer à l'intérieur. Motif : elle n'avait pas de masque. Marie-Jo lui a fait savoir qu'elle disposait d'une dérogation médicale lui permettant de ne pas devoir le porter. Rien n'y a fait.
"C'est Mediamarkt qui donne les instructions ?"
Le vigile lui a déclaré qu'il avait déjà eu le cas d'autres clients ayant cette dérogation. "La première fois que j'y ai été confronté, j'ai appelé le directeur général et il m'a dit que ce n'était pas possible". Marie-Jo lui a alors répondu : "C'est Mediamarkt qui donne les instructions ?"
Or, depuis le 24 août 2020, il y a donc plus d'un an de cela, des dérogations existent concernant le port du masque covid. En effet, pour raison médicale, des citoyens belges sont autorisés à ne pas le porter là où il est pourtant obligatoirement requis.
"J'ai porté plainte à Unia"
Dans la vidéo, on entend Marie-Jo déclarer : "C'est de la discrimination". Pour le vigile, cela n'est pas le cas. Il explique d'ailleurs que "cela ne vient pas de Mediamarkt mais de plus haut".
Marie-Jo a expliqué à Cité24 qu'elle a écrit à Unia pour se plaindre d'une telle pratique. Unia, c'est le "service public indépendant qui lutte contre la discrimination, promeut l'égalité et protège les droits fondamentaux".
Unia soutient Marie-Jo : "Cela pourrait être de la discrimination indirecte"
Ainsi, une a traité le dossier en cause.
"Compte tenu de ces éléments, nous estimons que cette situation, à savoir le refus d'appliquer l'exception prévue à l'art 21bis de l'arrêté ministériel du 30 juin 2020 portant des mesures d'urgence pour limiter la propagation du coronavirus COVID−19, pourrait être considérée comme une discrimination indirecte." C'est ce qu'a déclaré Unia. "Celle-ci se définit comme la situation qui se produit lorsqu'une disposition, un critère ou une pratique apparemment neutre est susceptible d'entraîner, par rapport à d'autres personnes, un désavantage particulier pour des personnes caractérisées par l'un des critères protégés (en l'occurrence le handicap et/ou l'état de santé)."
"J'ai eu gain de cause", a donc précisé Marie-Jo à Cité24.
Toutefois, l'affaire reste à suivre.