Le journal Le Soir, premier quotidien francophone de Belgique a longtemps été un organe de presse de référence. Bien que de tendance « droite », on l'a souvent considéré comme mesuré, objectif, équilibré.
En perte de vitesse constante depuis plus de vingt ans, il n'a pas réussi sa conversion au digital, alors que d'autres grands titres européens ont connu une belle reconversion sur internet. Ses actionnaires majoritairement français en ont fait une pâle copie du journal « Le Monde » dont il reprend l'essentiel des articles traitant de l'hexagone ou de l'information internationale, dont les fameux « Papers ».
Au niveau national, il n'est plus que l'ombre de lui même, allant jusqu'à faire payer - ou en tout cas tente de le faire -, des articles d'intérêt général - comme certains papiers sur le covid en pleine pandémie ! -. Ils pratiquent aussi de temps à autres des « glissades contrôlées » pour surfer sur le terrain d'une presse sensationnaliste.
Le journal devrait faire son mea-culpa
Une constante cependant : Son conservatisme paternaliste et condescendant s'agissant des minorités, qu'ils se plaisent à montrer exclusivement sous le prisme de l'immigration - pauvres, demandeurs d'asile, sans-papiers,…- ou du folklore bigaré et coloré avec de préférence un fort accent du pays d'origine.
Une presse de la Belgique de papa, au racisme plus ou moins assumé. Il n'y a pas si longtemps encore sa rédactrice en chef adjointe prétendait que la presse et certainement son journal, devaient aussi faire son mea-culpa et amende honorable pour des actes commis par des déséquilibrés abreuvés d'infos polarisantes dont ils se sont fait l'écho.
Des photos qui en disent long sur les positions du journal
Prenez l'exemple de ces deux photos - qui ont surement dû être minutieusement choisies et validées par un.e rédac-chef.fe -. D'un côté des musulmans pas très avenants, qui n'ont pas l'air très contents, sans doute d'être photographiés à leur insu ? Absolument pas représentatifs du million de membres de cette communauté dans notre pays, allant sacrifier dans un abattoir, une fois l'an, comme c'est leur tradition, un mouton. Tout comme on le fait traditionnellement avec l'agneau pascal.
On laisse suggérer que les « sauvages » de gauche forcent un animal qui n'a pas très envie de les suivre pour lui réserver le sort que tout le monde imagine. Alors que sur la photo de droite, illustrant un article titrant « Agneau pascal, une tradition qui a du goût », l'animal est dorloté, cajolé.
On se demanderait presque s'il n'a pas pris d'initiative, rendez-vous pour venir de son plein gré sur la table du boucher satisfaire nos appétits carnivores. On ne montre ni le transport, ni l'abattoir, ni les couteaux. On leur préfère un éleveur dans un cadre champêtre, fier de son travail et de ses traditions. Ici l'agneau et son bourreau sont sublimés, alors que les deux animaux connaîtrons bien le même sort.
Attiser ainsi la haine, le jour ou le Roi fait un voyage au Congo, avec de bonnes résolutions et des actes symboliques forts comme la restitution d'œuvres volées par la Belgique d'avant afin de tourner la page et regarder l'avenir en égaux. Les musulmans devront encore attendre selon Le Soir. Un site (internet ndlr.) et un journal à boycotter jusqu'à ce qu'ils traitent les musulmans avec le même respect que celui apparemment réservé aux animaux.
Sources photos : lesoir.be - lunion.fr
Cette carte blanche est personnel, la rédaction de Cité24 n’est pas à l’origine de ses contenus.