L'élection présidentielle de 2022, ce n'est pas dans si longtemps en France. Dans un peu plus d'un an déjà. Emmanuel Macron est donc déjà en train de préparer ses thèmes de campagne. Beaucoup d'électeurs de gauche disent qu'ils n'iront plus voter pour lui au second tour. Macron, de son côté, mise à fond sur les thèmes de droite, voire de droite extrême, comme l'immigration et la sécurité.
En 2017, Emmanuel Macron s'était présenté comme le candidat qui allait faire barrage à l'extrême-droite. Cela avait fonctionné, en partie. Il avait joué la carte du candidat centriste, rassembleur. Un de ses slogans avait été "ni de droite ni de gauche".
Un coup qui n'aura manifestement marché qu'une fois. Il faut dire que pendant ses quatre premières années de mandat, sa politique a été à droite toute.
Emmanuel Macron était déjà vu comme le président des riches (suppression de l'impôt sur la fortune [ISF], aides aux entreprises [CICE], etc.)
Répression policière et politique féroce
Emmanuel Macron avait pris l'allure d'un homme politique libéral sur le plan économique mais aussi sur le plan politique et sociétal.
Or, ce n'est pas ce qui a été constaté. Loin s'en faut. Emmanuel Macron restera dans l'histoire comme le président français qui a fait tirer sur sa population. On pense bien sûr au mouvement des Gilets Jaunes.
Des dizaines de personnes ont perdu un oeil ou une main par des tirs policiers de LBD (lanceurs de balles de défense). Cette arme, considérée comme semi-létale, a même été condamnée par l'ONU.
De plus, Emmanuel Macron (lui-même ou via son gouvernement) avait mis sur la table des thèmes de droite. Il y avait par exemple "l'islamisation", "le séparatisme", "l'islamo-gauchisme" (récemment). Par ces concepts fumeux, il montrait bien qui était son ennemi : le camp de gauche et ses revendications sociales et les musulmans en tant que tels.
La gauche dit non à Macron même au second tour
Emmanuel Macron peut faire une croix sur une bonne partie croissante des électeurs de gauche. C'est ce qu'a révélé le journal Libération suite à un appel à témoins sur l'élection présidentielle de 2022. La stratégie du barrage à l'extrême-droite est mal barrée. Beaucoup de gauche estiment d'ailleurs qu'il a repris les positions de Rassemblement National à son compte. Les exemples de Gérald Darmanin ou de Marlène Schiappa reviennent souvent.
Darmanin avait même dit à Marine Le Pen, lors d'un débat sur France 2, qu'elle était "molle". Cela en dit long. Au passage, beaucoup avaient questionné les raisons pourquoi les médias avaient organisé un débat sur le séparatisme et l'islamisation du pays. Les thèmes d'extrême-droite débordent même de la sphère politique, semble-t-il, et s'installent un peu partout.
Sans parler du fait des poursuites en justice pour agressions sexuelles de Darmanin. L''actrice Adèle Haenel s'en était insurgée. Elle avait dit : "Comment est-ce possible qu'un tel homme soit ministre de l'Intérieur et chargé de punir les violeurs ?"
Voilà pourquoi Emmanuel Macron met de plus en plus un coup de barre à droite et quasi à l'extrême-droite. L'inquiétude à gauche est réelle face à ce que cela peut entrainer concrètement.