Le professeur Didier Raoult, figure marquante et controversée lors de la pandémie de Covid-19, est désormais interdit d'exercer la médecine pendant deux ans. Cette sanction, décidée par l'Ordre des médecins, prendra effet à partir du 1er février 2025. Elle fait suite à une décision en appel, après qu'un simple blâme ait été jugé insuffisant.
Le principal reproche formulé contre Didier Raoult concerne la promotion d'un traitement à base d'hydroxychloroquine, qui, selon l'Ordre des médecins, n'était pas fondé sur des données scientifiques fiables. Cette pratique va à l'encontre de plusieurs articles du code de la santé publique. L'Ordre souligne que le traitement promu était "insuffisamment éprouvé", ce qui a conduit à cette sanction.
Toutefois, l'Ordre a estimé que le médecin marseillais n'avait pas mis en danger ses patients de manière déraisonnable. Il respectait les doses recommandées et prenait soin d'exclure les patients à risque. Cette considération a pesé dans la décision finale concernant la durée de l'interdiction.
Outre cette infraction, Didier Raoult est également sanctionné pour un manque de confraternité. Il a tenu des propos jugés offensants envers ses pairs, accusant notamment certains médecins d’avoir mené des essais ayant provoqué la mort d'enfants. Il s’est également exprimé contre des mesures de santé publique comme la vaccination généralisée et le confinement, ajoutant à la controverse autour de sa figure.
Enquête sur des essais cliniques non autorisés
Cette interdiction survient dans un contexte où Didier Raoult fait l’objet d’une enquête du parquet de Marseille. Il est soupçonné d’avoir mené des essais cliniques non autorisés sur environ 30 000 patients à l’IHU de Marseille, sans l'approbation nécessaire des autorités compétentes.
Alors que son avocat, Fabrice Di Vizio, a déclaré ne pas avoir encore pris connaissance de la décision de l’Ordre des médecins, il est clair que les répercussions de cette sanction vont au-delà de la carrière de Didier Raoult. Retraité depuis l’été 2021 de son poste de professeur, il a été remplacé à la tête de l'IHU un an plus tard, ce qui souligne l'impact durable de cette affaire sur sa réputation.