Après un jour de repos « bien mérité », Cité24 vous offre l’entretien exclusif de Fayçal Cheffou suite à sa nouvelle arrestation policière. Celle-ci aura duré 20 heures. Et présente toutes les allures de l’arbitraire. Notre confrère revient en détails sur cet évènement violent. Sur ce systématisme policier et judiciaire qui - au-delà de sa personne - est très inquiétant. Pour la liberté de la presse comme pour notre « Etat de droit », de plus en plus défaillant. 

Racontez-nous comment s'est déroulé votre arrestation. Une policière s’empare de votre téléphone, on vous entend crier, on pressent l’attaque policière, puis c’est le blackout ! Plus d’images ni de son. Que s’est-il passé ?

Fayçal Cheffou : « J’étais cerné. Comme je l’ai dit quelques instants auparavant lorsque je filmais. Je me suis retrouvé avec un policier à gauche et un autre à droite. Chacun m’attrape le bras pour m’immobiliser pendant que la policière m’arrache des mains mon téléphone et appuie sur la touche  « Terminer ». Elle donne mon appareil à un de ses collègues qui s’en va le mettre dans leur camionnette. Les deux policiers qui me tenaient, me relâchent. Je proteste, m’éloigne et sort mon second téléphone pour recommencer à filmer. Là, le policier qui avait confisqué mon premier appareil se rue vers moi avec agressivité. Directement suivi par quatre de ses collègues. Le premier m’arrache mon téléphone ; les seconds m’étranglent, me balayent et me plaquent au sol ! Je reçois des coups dès que je fais mine de bouger. Je proteste mais ne résiste à aucun moment. J’obtempère. Je leur montre qu’il n’y a aucune violence de mon côté. Tandis que je suis plaqué au sol, les mains menottés dans le dos, avec le genou d’un policier qui m’écrase les omoplates, je sens quelque chose, comme un objet, qui se glisse dans la poche droite de ma veste... Je me dis qu’ils sont en train de me fouiller. En réalité, j’y prête peu attention car j’essaye surtout d’éviter les coups et sentais déjà de grandes douleurs à mes genoux. Lorsqu’ils ont fini de me brutaliser, j’entends la voix d’un policier qui s’exclame : « Ah maintenant, tu voles des radios ! ». Je ne comprends pas ce qu’il raconte ! Puis, lorsqu’ils me relèvent du sol, j’entends un autre dire : « Voilà, c’est un voleur de radios de la police ».

Vous affirmez que des policiers vous ont accusé d’avoir volé une de leurs radios alors que c’est l’un d’eux qui a mis cet appareil dans votre poche ?!

F.C : Exactement. Ensuite, ils m’enferment seul dans leur camionnette en attendant qu’arrive le convoi de Joe Biden. Menotté, je parviens à frapper à la vitre pour tenter d’expliquer que je suis journaliste, que j’ai, sur moi, une carte de presse. Personne ne me répond. Cela dure vingt minutes. De ma camionnette-cellule, je verrai le convoi de Joe Biden passer. Après, les policiers désactivent leur dispositif et laissent les riverains regagner leur domicile. Ils me sortent de la camionnette sans répondre à aucune de mes questions. En fait, cette équipe parle peu ou pas du tout le français. Une nouvelle camionnette de police arrive. Ils sont une douzaine à l’intérieur et sont de Bruxelles : j’en reconnais même certains que j’ai déjà filmé au bois de la Cambre. L’un des policiers me lance : « Ah mais vous êtes connu, vous ! Cité24.» Je lui demande immédiatement la raison de mon arrestation ? Là encore, personne ne me répond. Un policier me donne l’heure de mon arrestation : 22h25 ; un autre rigole quand je demande si je suis privé de liberté...

« Tout est remonté… »

Quand avez-vous connu le motif officiel de votre arrestation ?

F.C : Ah, pas tout de suite ! Quand je suis placé dans la camionnette des 12 policiers bruxellois, durant le trajet vers le commissariat, l’un d’eux, le plus sympathique, finit par me lâcher : « On nous a dit que vous avez été arrêté pour troubles à l’ordre public ». Ensuite, nous sommes arrivés au commissariat situé au 202 A, rue Royale…

Attendez, ce policier ne mentionne pas que vous êtes accusé de tentative de vol d’une radio de la police ?

F.C : Absolument pas. Lorsque j’entre dans ce commissariat, menotté, entouré d’une douzaine de policiers, tout est remonté… C’est dans ce même commissariat que j’ai été emmené, en 2016, lorsque j’étais accusé à tort d’être « L’homme au chapeau » ;  l’un des terroristes des attentats du 22 mars à Bruxelles.

Ils vous ont emmené dans le même commissariat, cinq ans après ?!

F.C : Oui. Le même… La pièce où je serai fouillé au corps ce soir-là, c’est aussi la même que celle dans laquelle j’ai été fouillé lorsqu’ils croyaient que j’étais l’homme au chapeau. J’étais vraiment en train de rebasculer dans ce cauchemar… Ensuite, il y a eu un long temps d’attente : les policiers n’avaient visiblement pas reçu l’ordre de prendre mes empreintes ni de me mettre au cachot. Soudain, je vois l’un d’eux qui reçoit un appel sur son portable. Lorsqu’il a terminé, il se dirige vers moi et me dit : « C’est judiciaire ! ». Il ajoute : « A partir de cet instant, vous êtes sous le coup d’une arrestation judiciaire et êtes privé de liberté ». Je lui réponds : « Pourquoi ? Pour quel motif ? ». Quand j’ai entendu sa réponse, j’ai cru devenir dingue : « Eh bien Monsieur Cheffou, vous auriez tenté de voler une des radios de nos collègues… Et ça, c’est pas très malin ! »

Un débat au commissariat

C’est hallucinant… Etes-vous conscient que beaucoup n’arriveront pas à croire ce que vous dites ?

F.C : Je m’en doute mais c’est la stricte vérité. La suite de ce que j’ai vécu est tout aussi incroyable. Progressivement, je rentre dans un débat avec eux. Il y avait, autour de moi, les 12 policiers qui m’avaient embarqué et une quinzaine d’agents de garde du commissariat. Ils étaient une trentaine autour de moi. A rigoler, à m’invectiver ou à me questionner sérieusement. L’un d'eux, plutôt cool, me dit : « Ce n’est pas la troisième fois que t’es arrêté ici, toi ? Cela fait 3 ans que je te vois chaque année. T’as toujours pas compris ?! On gagne jamais contre la police ! » Un autre, arrogant, en surpoids, et assez hostile à mon endroit, finit par me lâcher : « Ouais-ouais, vous êtes un journaliste sulfureux… Cité24, Cité24, on vous connaît bien… Et l’homme au chapeau, hein ? Y a pas de fumée sans feu ! ». Et ça continue. Un autre policier m’interpelle : « Pourquoi vous surveillez et filmez la police ? Vous n’avez pas le droit !». « Si, j’ai le droit », lui ai-je rétorqué. « C’est dans la loi ! Je n’ai pas de problème contre vous. Mon travail, c’est d’être présent et de rendre compte des problèmes ou dérives commises au nom de l’Institution policière. Rien qu’en janvier de cette année 2021, il y a eu deux jeunes de moins de 30 ans qui sont morts dans des commissariats bruxellois ! ». Et là, c’est le déni total. « Des morts, mais qu’est-ce que vous racontez, Monsieur Cheffou ?! », se lamente un des policiers. « T’as pas le droit de filmer ! Chaque fois que tu le feras : tu te retrouveras ici ! T’as pas compris ?! », hurle son collègue. Un autre ajoute « Et nos collègues qui ont pris des bouteilles sur la tête au bois de la Cambre ? Vous étiez là, Cité24, on a vu vos lives, mais ça, vous ne le dénoncez pas ! Ça, ça ne vous intéresse pas ! ». Ou enfin, le spécialiste en webmarketing de la bande qui me lance : « On vous fait votre fonds de commerce, quand même, à Cité 24 ! Votre objectif, c’est de ridiculiser la police, hein, c’est ça ? ». « Non, c’est de montrer la réalité. », lui ai-je répondu.

Donc, devant les journalistes de médias belges francophones, l’un des premiers publics des vidéos de Cité24, c’est la police bruxelloise...

F.C : Tout à fait ! Ce soir-là, j’ai encore eu la confirmation qu’ils ne manquent aucun de nos « lives ». Ce sont des fidèles, mais ils restent encore très « timides » au niveau du commentaire (rire). Alors que Cité24 est un média participatif. Blagues à part, nos échanges, souvent tendus, ont duré près d’une heure. Il y avait une curiosité de part et d’autre…

Parmi ces policiers, y en a-t-il eu un.e qui a compris ou du moins respecté votre position de journaliste ?

F.C : Non, pas eux. Par contre : oui, pour les deux policières qui se sont occupés de mon transfert entre la cellule du parquet et le bureau de la substitute du Procureur. L’une d’elles m’a dit : « T’inquiète, nous, on est des agentes de quartier et ça va super-bien se passer ». Elles ne m’ont pas menti. Sous leur surveillance, j’ai senti de l’humanité. Elles comprenaient non seulement mes arguments de journaliste mais aussi l’injustice qui se jouait contre moi. Car il faut encore le rappeler, il y a 5 ans ou lundi soir : je n’ai strictement rien commis d’illégal ou de criminel ! A ces deux policières, dans la voiture, je leur ai dit : « Vous êtes superbes ! Restez comme ça. Surtout, ne changez pas. On a vraiment besoin de bons policiers comme vous ! » Pour vous dire, lors d’un transfert, l’une d’elles m’a dit : « Tu t’emportes trop vite. Quand tu t’énerves comme ça, tu leur donnes du crédit. Oui, je sais, tu n’as pas tes médicaments et tu ne devrais pas être ici, mais maîtrise-toi, prends-le comme une épreuve à passer. Tu n’es pas un criminel : ça se voit. Quand c’est dur à supporter, inspire et respire plusieurs fois, profondément ». Ce qu’elle m’a dit m’a fait du bien... Et prouve que l’humanité comme le sens de la justice existent encore dans la police.

« Retourne dans ton pays ! »    

Après vos échanges avec les 30 policiers, vous êtes donc placé en cellule ?

F.C : Oui. Mais je voudrais d’abord souligner une chose. Cette accusation de vol de radio contre moi, la plupart des policiers n’y croyait pas eux-mêmes. Et je leur ai dit ceci : « Il y a 5 ans, j’ai été accusé et inculpé à tort de complicité dans les attentats terroristes de Bruxelles. Demain, mardi 15 juin 2021, j’ai rendez-vous avec mon avocat dans le cadre d'une procédure de dédommagements pour le préjudice subi. Et la veille, que vais-je faire ? Tenter de piquer la radio d’un de vos collègues ?! ». Plusieurs policiers ont reconnu que ce n’était pas sérieux. Alors j’ai enchainé : « Vous vous rendez compte de ce qu’on est en train de me faire ? Sur la base de fausses accusations, je suis privé de liberté. C’est extrêmement grave cette fabrication de fausses preuves pour vous mettre dedans ! C’est ce que font des policiers de pays dictatoriaux, comme l'Arabie Saoudite ». Là, j’entends un policier dont je ne vois pas le visage s’exclamer : « Retourne dans ton pays ! ». Je me suis levé d’un bond, cherchant le visage de celui qui venait de dire ça, et lui ai répondu fermement : « Attends, je suis né ici. En Belgique. Je suis Bruxellois ! Si je dois retourner quelque part, ce sera à l’hôpital Saint-Pierre où je suis né ! »

Combien de temps êtes-vous resté en cellule avant d’être auditionné par la substitute du Procureur ?

F.C : Jusqu’à environ 11 heures, le lendemain. Difficile de vous répondre avec précision car mes téléphones étaient  sous scellés. Et, par définition, il n’y a pas l’heure au cachot. Tout ce qu’on fait, c’est attendre, attendre et encore attendre... Il y a eu une sortie, vers 02h30 du matin, car ils voulaient m’auditionner avec un avocat commis d’office. Or, depuis le début, je leur ai demandé de prévenir mon avocat : Me Olivier Martins. Ils m’ont dit : « Attention, si tu veux ton avocat, pour l’audition avec la substitute, ça va prendre plus de temps…».  « Je refuse d’être auditionné devant ce magistrat sans mon avocat ! », ai-je répondu. « Cela prendra le temps qu’il faudra, mais appelez mon avocat ! Je veux aussi être conduit à l’hôpital pour faire constater mes blessures et pouvoir prendre mes médicaments. J’ai des antidépresseurs et un somnifère à prendre chaque soir. Si je ne les prends pas, à partir d’un certain moment, je deviens irritable ». Ils refusent net. Finalement, je leur dis que s’ils ne m’emmènent pas à l’hôpital, je le dénoncerai à la substitute du Procureur, Aurélie Dereau. Soudain, ils ont changé d’avis et m’ont emmené à Saint-Pierre. Un médecin y a constaté mes blessures ; un autre m’a délivré la prescription pour mes médicaments. De retour, vers 04h00 du matin, j’ai tenté des micro-siestes dans cette cellule où un néon est allumé en permanence ; dans cette cellule qui puait l’urine, avec une flaque de pisse au centre de la pièce, et dont les murs étaient couverts de crachats. Un moment, j’ai dû rentrer ma tête dans mon T-shirt, préférant respirer ma transpiration que cette infection… Jusqu’à ce qu’ils viennent enfin me chercher pour aller chez la substitute Dereau ; en présence d’une collègue du bureau d’avocats de Me Martins (il était pris par un procès), Me Doigni loco.

« Vol, dégradation et usage de faux »

Quels étaient les chefs d’accusation qui ont décidé votre arrestation judiciaire ?

F.C : « Vol sans violences ou menaces ; dégradation de véhicule ; usage de faux en écriture. » Or, tout est faux. Le « vol », c’est faux, je vous l’ai expliqué. La « dégradation », c’est lorsque j’ai frappé à la vitre de la camionnette de police avec mes mains menottées. Cette vitre n’est ni cassée ni griffée. Encore faux ! Enfin, « l’usage de faux en écriture » - c’est le plus incroyable -, ce serait ma carte de presse européenne. Selon la substitute Dereau, c’est un document falsifié. Elle l’a d’ailleurs fait saisir ainsi que mes deux téléphones pour « analyses »... Tout cela me fait vraiment peur. Ce sera quoi la prochaine fois ? Imaginez que ce policier m’ait glissé dans la poche une arme ou de la drogue...

Comment votre avocate a-t-elle contesté ces accusations absurdes ?

F.C : Elle a immédiatement présenté les failles au magistrat. Des policiers ont donc affirmé que j’avais tenté de voler une de leurs radios. Cependant, dans le P-V où est décrit le résultat de ma fouille, il n’est mentionné aucune radio parmi mes objets saisis. Il y a donc contradiction. Comme se fait-il que, lors de cette fouille, on ne mentionne ni ne saisisse l’objet dit « volé » ? En fait, ces policiers-menteurs avaient directement repris leur radio avant de me jeter dans leur camionnette ! Là, je vois bien que la substitute pâlit un peu ; comme si elle était en train de se rendre compte de l’énorme folie dans laquelle ils s’entêtent. L’histoire de la « vitre dégradée » subit le même sort de vérité. Il ne reste plus que ma carte de presse, soi-disant « falsifiée », et mon travail journalistique. Ces deux derniers éléments intéressaient beaucoup la substitute Aurélie Dereau. J’ai dit à ce magistrat qu’elle pouvait facilement vérifier l’authenticité de ma carte de presse. Je suis accrédité par la GNS Press, une agence de presse allemande, et cela fait 20 ans que je fais du journalisme audiovisuel et numérique. Il est donc temps de me rendre mes téléphones et de me laisser travailler ! Je lui ai aussi expliqué les raisons pour lesquelles j’avais décidé de filmer ce 14 juin. Lorsqu’un policier m’a donné l’injonction de me tenir à 50 mètres - parce que je venais de lui communiquer ma qualité de  journaliste -, j’ai décidé de continuer à filmer. Pourquoi ? Parce que j’estimais que les riverains à pied, empêchés de retourner chez eux tant que n’était pas passé le convoi de Joe Biden, constituaient une information d’intérêt général.

Suite à l’écroulement des allégations policières, la substitute Aurélie Dereau a-t-elle enfin cru à vos qualités de journaliste et de reporter ?

F.C : Pas sûr, puisque ce magistrat a gardé mes deux téléphones et ma carte de presse. Dans le P-V, elle m’a aussi  « mis en garde contre la réitération de nouveaux faits ». Même mon avocate en a rigolé. Quels « faits » ? Il n’y a aucun fait délictueux. Autre phrase inquiétante dans ce P-V : « En cas de nouvelle infraction [ici aussi : quelle "infraction" ?], je m’exposerai à une demande de mandat d’arrêt »… C’est dingue ! Au lieu de poursuivre les criminels, on dirait qu’ils n’ont qu’une idée en tête : m’emprisonner. Cette audition, d’environ 45 minutes, s’est terminée le 15 juin à 17h30. Je venais de passer 20h en détention.

« Ma vision du journalisme les emmerde »

Ce n’est pas votre première arrestation abusive. Vous estimez qu’une partie des pouvoirs judiciaire et policier a décidé de vous harceler jusqu’à ce que vous renonciez à votre conception du journalisme ?

FC : Cela me semble assez clair. Comment expliquer autrement tout ce que m’arrive depuis que j’ai été définitivement mis hors de cause des attentats ? Vous savez, quand j’allais sortir de son bureau, la substitute m’a rappelé : « Dites, M. Cheffou, le parquet de Bruxelles envoie bien ses communiqués de presse à Cité24 ? ». Je réponds par l’affirmative. Elle me dit : « Eh ben alors… ». Une phrase qui semblait dire : ‘pourquoi nous disputer alors que nous pouvons collaborer’. En réalité, elle sait très bien que Cité24 est un média qui reçoit des communiqués de presse de diverses institutions. Comme les autres médias. Ma vision et ma carte de journaliste, apparemment « atypiques », les emmerdent. Tant pis pour eux. Et contrairement à eux, avec mon équipe, je continuerai à bosser dans le cadre d’un Etat de droit !

Nombreux ont été les internautes à s’inquiéter pour votre sort en détention, certains se sont mobilisés, comme Anas Amara avec sa vidéo vous signalant « porté disparu », une vidéo reprise par le webmedia 7sur7. Tous ont ensuite été soulagés d’apprendre votre libération. Qu’avez-vous envie de leur dire ?

F.C : Un énorme merci ! Merci pour leur soutien ! Merci pour vos appels au parquet de Bruxelles et dans plusieurs commissariats. Tout cela a poussé les policiers qui me détenaient à faire très attention. Ils ont senti qu’il y avait une surveillance citoyenne et c’est pour cette raison qu’ils m’ont bien traité. C’est grâce à tous les soutiens qui se sont manifestés, sur les réseaux sociaux, qui ont téléphoné tous azimut, qu’au lendemain de mon arrestation, mes geôliers m’ont donné un plat de pâtes à midi ; des sandwichs au fromage, l’après-midi, et beaucoup d’eau fraîche. J’ai même pu me laver le visage, le matin qui a suivi ma nuit en cellule. Tout ça n’a l’air de rien, mais ces choses simples, si importantes en détention, peuvent être interdites aux détenus par certains policiers... Vraiment, merci à toutes et à tous !